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Bien sûr nos yeux sont abreuvés de visuels. Les réseaux sociaux et les téléphones se gargarisent de ces moments que l’on fige à foison avant de les envoyer faire le tour du monde. Mais cela reste des visuels. Quand un photographe professionnel dégaine ses outils, nous parlerons alors d’identité artistique. Les défis à relever sont alors bien présents et il ne faut pas se tromper: la photographie est un art, le troisième art. Et peu importe quelque part l’événement que l’on immortalise, le moment que l’on capture, l’angle que l’on sublime. Comme dans toute forme d’art, il y derrière l’objet rendu, l’âme, la personnalité, l’ambiance, le savoir et l’expérience du photographe. Et l’idée est d’encourager cette discipline artistique, de créer des expositions et des associations, des ateliers et des formations pour mettre en avant ces "regards" libanais. Des photographes libanais au service de la photographie libanaise, on n’en fera jamais assez.

C’est à Paris, au cœur de l’inspirant quartier du Marais, sur les cimaises de la Galerie Joseph, située 78 rue de Turenne, que les œuvres de nos photographes se donneront à voir le 1er et le 2 juin 2023 dans un format 15/15. L’idée vient de l’association Soura qui est une plateforme de soutien à la photographie libanaise et ce en vue d’aider à l’organisation du festival Beyrouth Photo, événement annuel incontournable, en partenariat avec le Beirut Center of Photography.

Nous reconnaitrons les griffes et les écritures des photographes qui se sont tous joints dans un élan de solidarité à cette exposition à but associatif. Ammar Abd Rabbo, Clara Abi Nader, Patrick Baz, Yara Bsaibes, Ghaleb Cabbabé, Chantale Fahmi, Omar Gabriel, Tarek Haddad, Gilbert Hage, Betty Ketchedjian, Rania Matar, Lama Mattar, Vicky Mokbel, Serge Najjar, Miguel Salvador, Frédéric Stucin, Thierry Van Biesen, Eloi de Villepin et Michel Zoghzoghi, se sont mobilisés et proposent une sélection de plus de 150 photographies au format de 15 x 15 cm ou 15 x 21 cm en open édition.

Une performance de danse tout en rythme et douceur, créée spécialement pour l’événement par Carole Blandin, danseuse et directrice de l’école de danse Cadanse B, et Margot Blandin, et dédiée à la ville de Beyrouth, vous accueillera le jeudi 1er juin à 18h.

Soura est une plateforme associative créée par Marine Bougaran et Mayssa Abou Rahal en 2019 et destinée à soutenir la création photographique libanaise. Son but est de contribuer à la continuité de la production photographique au Liban, de promouvoir cette scène et de la soutenir face à la crise sans précédent que connait le Liban.

Créé en 2021 par le Beirut Center of Photography, le festival Beyrouth Photo est dédié à la photographie contemporaine, tous domaines confondus (photographie plasticienne, photojournalisme, street photography, photographie de mode…). Ce festival répond à un double objectif: offrir gratuitement aux photographes, qu’ils soient professionnels ou amateurs, des outils de formation, notamment à travers des ateliers de travail mais aussi un temps de visibilité́ dans un contexte difficile où les opportunités se font de plus en plus rares.

Marine Bougaran nous en dit plus…

Parlons un peu de Soura… Qu’est ce qui a motivé sa création? 

Soura a été créée fin 2019, par Mayssa Abou Rahal et moi-même. L’idée était de mettre notre savoir-faire et notre expertise au service des photographes libanais tout en créant des projets qui puissent leur offrir une visibilité au Liban ou en France. La création photographique contemporaine libanaise manque de soutien, en particulier institutionnel. La quasi-absence d’infrastructures est flagrante et les lacunes dans le domaine de la formation sont aujourd’hui devenues colossales, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses à long terme, notamment sur le plan de la diversité. Et aujourd’hui, les photographes doivent également faire face à l’augmentation des coûts de production, ce qui n’arrange rien.

Y a-t-il d’autres projets en vue? 

Toujours… Nous aimerions faire une exposition chaque année à Paris. L’idée est de créer un rendez-vous annuel qui prendra une forme différente et permettra aux artistes d’explorer des thématiques ou des supports variés. Et bien sûr, nous travaillons déjà à la mise en place de la prochaine édition de Beyrouth Photo qui aura lieu du 20 au 26 novembre prochain.

L’exposition vise à mettre en avant les photographes libanais. Y a-t-il eu un dénominateur commun pour le choix des photos? 
Le dénominateur commun c’est la qualité! Pour cette exposition, on a cherché avant tout à mettre en avant l’excellence photographique en particulier libanaise. Les visiteurs vont ainsi pouvoir découvrir des écritures très variées qui soulignent la richesse du patrimoine photographique libanais contemporain.

Comment Soura et Beirut Center of Photography interagissent? 
Le partenariat avec le Beirut Center of Photography s’est fait très naturellement. Patrick Baz (son fondateur) et Ammar Abd Rabbo ont eu, en 2021, l’idée de créer le festival Beyrouth Photo et nous avons naturellement réuni nos énergies pour rendre cela possible. Nos associations sont très complémentaires tout comme nos expertises qui sont mises au service de la photographie libanaise. Il y a dans l’ADN de notre partenariat la volonté de construire de façon collaborative.

Une exposition qui donne à voir et qui ne se rate certainement pas.

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