Un des pires noms de scène au monde n’empêche pas le succès: le rockeur américain Meat Loaf, " pain de viande " en référence à son physique de catcheur, décédé à 74 ans, fut un des plus importants vendeurs de disques de l’histoire.

La légende raconte que c’est son père qui aurait donné ce surnom à son fils, vite repris par des camarades de classe moqueurs, les initiales du sobriquet correspondant aux deux premières de son vrai nom Marvin Lee Aday.

Ce surnom n’est pas le seul souvenir marquant que lui laissera ce père alcoolique. " Je lui ai pardonné d’avoir voulu me tuer un jour avec un couteau de boucher ", confiera un jour le chanteur au quotidien britannique The Telegraph.

Mais le nom de Meat Loaf entrera finalement dans l’histoire de la musique avec le succès de " Bat Out Of Hell " (1977), album vendu à plus de 40 millions d’exemplaires, prolongé par une suite en 1993 porté par le tube " I’d Do Anything For Love (But I Won’t Do That) ".

Au total, il a vendu plus de 100 millions d’albums au cours de sa carrière.

– " Tout le monde l’a détesté " –

Les fans les plus assidus auront repéré la silhouette massive de celui qui était aussi acteur dans des petits rôles pour des films devenus cultes, " The Rocky Horror Picture Show ", " Wayne’s World " ou encore " Fight Club ".

Le Texan a d’abord vivoté entre des premiers pas hésitants comme musicien et des petits boulots comme garde du corps au début des années 1970. C’est au milieu des années 1970 que tout s’accélère avec des rôles sur scène dans les comédies musicales " Hair " puis le " Rocky Horror Picture Show ", qui est rapidement transposé sur grand écran.

Musicalement, c’est sa rencontre avec Jim Steinman, parolier et compositeur, qui déclenche tout. Les deux hommes échafaudent " Bat Out Of Hell " (1977), album de rock-opéra pour ses admirateurs, rock ampoulé pour ses détracteurs.

À la production, on trouve un autre homme-clé, Todd Rundgren, " un des secrets les mieux gardés du rock ", disciple du légendaire producteur Phil Spector (et son fameux mur du son, empilement de couches sonores), comme l’écrit Nicolas Dupuy dans " Take One, les producteurs du rock ".

" Tout le monde l’a détesté à sa sortie ", se souvenait Meat Loaf dans une interview à la télévision américaine. Il faut l’appui de deux de ses meilleurs amis, les comédiens en vue John Belushi et Gilda Radner, pour que l’album connaisse le succès. " John et Gilda ont fait pression pendant neuf mois sur le producteur Lorne Michaëls pour qu’il m’invite dans son émission Saturday Night Live. Il m’a finalement programmé lors du dernier show de 1978. C’est ce qui a tout changé ".

– Malaises sur scène –

Les titres " Paradise By The Dashboard Light ", " Bat Out Of Hell " ou " Two Out Of Three Ain’t Bad " poussent l’album vers les sommets des charts.

Les tournées qui s’ensuivent montrent un Meat Loaf qui insère des séquences théâtrales dans des shows grandiloquents, cheveux longs et foulard rouge au poignet. En coulisses, tous les excès du rock and roll sont là, notamment les drogues, comme l’ont raconté plus tard ses musiciens.

À partir des années 2000, les pépins de santé se multiplient, y compris des malaises sur scène.

Son décès, à 74 ans, a été annoncé vendredi sur Facebook par ses proches. " C’est le coeur brisé que nous annonçons que l’incomparable Meat Loaf est parti, sa femme Déborah à ses côtés ". La raison précise de sa mort n’est pas spécifiée dans ce message.

En dehors de ses activités artistiques, Meat Loaf a fait partie des rares chanteurs américains de premier plan, hors musique country, à soutenir activement le parti républicain. Il avait notamment fait campagne en 2012 pour Mitt Romney, adversaire malheureux de Barack Obama.

Lire aussi : Décès à 74 ans du rockeur américain Meat Loaf

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