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Du 6 au 17 décembre, le théâtre Le Monnot accueille Fernanda Barth, qui incarne un éventail de femmes – toutes "des femmes" que l’actrice libano-brésilienne rêvait d’incarner. Dans ce tourbillon de personnages féminins et après avoir longtemps interprété Des femmes à Paris, l’actrice relève le défi de jouer sur la scène libanaise.

Comment est née l’idée de la pièce?

Le Festival Lyncéus, basé en Bretagne, en France, m’a donné carte blanche pour proposer un seule-en-scène. J’ai fait appel à Régis de Martrin-Donos, auteur et metteur en scène de talent, qui m’a écrit un texte sur mesure. J’ai voulu réunir en une seule pièce tous les personnages féminins que je rêvais d’incarner. J’ai transmis à Régis des textes et des interviews de femmes célèbres ou anonymes qui me touchaient par leur authenticité, leur humour ou leur combat. C’est un luxe rare d’avoir un auteur à l’écoute de ses désirs. Le spectacle est composé de huit portraits de femmes de différents âges, univers et nationalités, allant de la femme préhistorique à l’adolescente d’aujourd’hui. Notre pièce est un hommage au féminin universel et multiple.

Pourquoi le thème "des femmes"?

Je suis née le 8 mars, jour de la Journée internationale des femmes. La joie et la fierté d’être une femme ont toujours été une évidence, depuis que j’étais petite. D’une part je souhaitais rendre hommage aux femmes de ma vie; ma mère et ma grand-mère, qui m’ont transmis le goût de la liberté et le courage d’être soi-même. D’autre part, il s’agissait du plaisir d’incarner des figures féminines très éloignées de moi. L’acteur est un passeur d’émotions. Il défend les personnages qu’il incarne quels qu’ils soient. Selon moi, il s’engage à les aimer sans jugement de valeur. C’est la joie et la folie de l’incarnation. Le public fera la part des choses. Des Femmes est une galerie de portraits qui célèbre aussi le théâtre et la métamorphose des acteurs.

Quelle a été la difficulté que vous avez rencontrée en passant d’un personnage à l’autre, et comment avez-vous travaillé sur cette transition par le biais de la mise en scène?

Chacune de ces femmes possède un corps, une respiration et une émotion particulière. Certaines parlent d’autres langues, ont un accent. Certaines dansent, d’autres sont statiques. Le passage d’un personnage à un autre est une question technique et rythmique, déterminée pendant les répétitions par le regard précis de Régis. Je dirais que passer d’une femme à une autre n’est pas si compliqué. Le défi est de toujours être au présent, réinventer les scènes chaque soir comme si c’était la première fois, comme si je ne savais pas ce que j’allais dire.

Lequel de vos personnages vous parle le plus et pourquoi?

Je les aime toutes. Elles sont toutes nées d’échanges et de conversations avec l’auteur à partir de documents que je lui ai transmis. Nous nous sommes inspirés de Dalida, de Barbara, de Beauvoir, de Carmen Miranda et de bien d’autres encore. Nous avons tout réinventé, pour que la fiction l’emporte.

Que gardez-vous en vous de chacune de ces femmes que vous avez interprétée, incarnée?

Il y a un peu de moi dans chacune d’elles et un peu d’elles dans chacune de moi, puisque l’acteur a au moins sept vies.

Quel a été votre parcours entre le Brésil et la France?

J’ai étudié dans un lycée français au Brésil et quand j’ai fini l’école, je suis venue en France pour poursuivre mes études supérieures: licence et master en études théâtrales à la Sorbonne nouvelle, en plus du Conservatoire national d’art dramatique de Paris.

Comment décrivez-vous votre relation avec le Liban?

Je suis née au Brésil d’un père libanais. À travers mon père, les mots affectueux qu’il me disait en arabe, sa manière d’accueillir, les fêtes, les dîners, j’ai côtoyé et aimé le Liban depuis mon plus jeune âge. J’ai visité plusieurs fois le pays. Je suis libanaise et cette culture m’est très familière. Je suis heureuse et émue de pouvoir jouer mon spectacle à Beyrouth. C’est un rêve ancien qui se réalise enfin. Je remercie chaleureusement Josyane Boulos, directrice du théâtre Le Monnot, pour sa confiance.

Instagram: @mariechristine.tayah

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