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Clint Eastwood, né le 31 mai 1930 à San Francisco, est un monument du septième art. Acteur, réalisateur, producteur et compositeur, il a marqué de son empreinte indélébile l’histoire du cinéma au cours d’une carrière s’étendant sur plus de six décennies. Aujourd’hui, à 93 ans, il s’apprête à relever un ultime défi avec son 40ᵉ long-métrage en tant que réalisateur, Juror #2, un thriller judiciaire qui promet d’explorer un profond dilemme moral.
Révélé dans les années 1960 par la trilogie des westerns spaghetti de Sergio Leone, A Fistful of Dollars, For a Few Dollars More et The Good, the Bad and the Ugly, Clint Eastwood incarne alors un nouveau type de héros, solitaire, taciturne et ambigu. Son personnage de l’Homme sans nom devient instantanément une icône. Dans les années 1970, il confirme son statut de star avec le rôle de l’inspecteur Harry Callahan dans la série des Dirty Harry, qui redéfinit le genre du film policier.
Mais Clint Eastwood ne se contente pas d’être devant la caméra. Dès 1971, il passe derrière en réalisant Play Misty for Me. C’est le début d’une prolifique carrière de réalisateur qui fera de lui un des cinéastes les plus respectés de sa génération. Son style épuré, ses récits directs et son goût pour les personnages complexes deviennent sa marque de fabrique.
Au fil des décennies, Eastwood a navigué entre films grand public et œuvres plus personnelles, jonglant habilement entre le western (The Outlaw Josey Wales, Unforgiven) et le drame (The Bridges of Madison County, Mystic River), en passant par le film de guerre (Letters from Iwo Jima) et le biopic (Bird, Invictus). Il n’hésite pas non plus à bousculer son image, notamment dans Gran Torino où il incarne un vétéran raciste et misanthrope.
Sa carrière est couronnée de succès, tant critique que public. Quatre de ses films remportent l’Oscar du meilleur film (Unforgiven, Million Dollar Baby, Flags of Our Fathers, Gran Torino) et il obtient lui-même deux statuettes de meilleur réalisateur. Mais au-delà des récompenses, c’est la constance de son œuvre qui impressionne, sa capacité à sans cesse se renouveler tout en restant fidèle à ses thèmes de prédilection: la solitude, la rédemption, le poids du passé.
Eastwood a aussi su s’entourer de collaborateurs de talent, tant devant que derrière la caméra. Il a révélé ou relancé la carrière de nombreux acteurs, de Hilary Swank à Morgan Freeman, en passant par Gene Hackman et Sean Penn. Il a aussi su s’adjoindre les services de grands directeurs de la photographie comme Jack N. Green et Tom Stern, qui ont contribué à forger son style visuel si distinctif.
Aujourd’hui âgé de 93 ans, Clint Eastwood n’a rien perdu de sa passion pour le cinéma. En 2021, il réalise et interprète Cry Macho, l’histoire d’un ancien cow-boy chargé de ramener du Mexique le fils turbulent de son ex-patron. Le film, sorti en pleine pandémie, n’a pas rencontré le succès escompté, mais témoigne de l’incroyable vitalité de son auteur.
Eastwood ne compte pas s’arrêter là. Il est actuellement en train de réaliser ce qui pourrait être son ultime film, Juror #2. Ce thriller judiciaire, dont le scénario est encore tenu secret, réunit un casting prestigieux avec Nicholas Hoult, Toni Collette, Zoey Deutch et Kiefer Sutherland. Le tournage a débuté cet été en Géorgie et des photos montrent un Clint Eastwood souriant et en pleine forme sur le plateau.
Que nous réserve ce 40ᵉ long-métrage? Une chose est sûre, il sera scruté avec attention, comme chaque nouvelle œuvre de ce géant du cinéma. Car Clint Eastwood n’est pas seulement un survivant, un des derniers monstres sacrés de l’âge d’or hollywoodien; il est un artiste qui n’a jamais cessé de se remettre en question, de prendre des risques, de repousser les limites. Son parcours force le respect et l’admiration.
Alors que le rideau commence doucement à se baisser sur sa carrière exceptionnelle, Clint Eastwood nous prouve qu’il a encore des histoires à raconter, des émotions à nous faire partager.
