George Merheb, ce digne fils de Cadmos, ayant diffusé son alphabet sur ses toiles géantes et intimistes, ne se sera pas suffi de l’esprit des Écritures pour retrouver sa chère sœur Europe.

Au-delà des rivages et des montagnes de cette Mare Nostrum tant aimée, le voilà qu’il  s’engouffre dans des forêts tantôt accueillantes tantôt mystérieuses. L’Arbre devient déité à idolâtrer. Mieux, à prier.

Où se cache-t-elle cette autre moitié ? Jamais frère et sœur n’auront fait telle unité scindée. Isis et Osiris ne sont pas loin dans cette recherche du sacré. Chaque geste de branche, chaque jet de feuille, chaque lancer de tronc est un acte de foi.

La main de l’artiste va à l’essentiel. Le mouvement est net. Presque saccadé. Comme une danse profane dans une clairière déboisée. Au-delà du regard, l’autel des sacrifices s’y trouve-t-il ?

Ces oiseaux perchés guettent sa venue. L’ont-ils déjà vu passer, Elle ?

Après l’acte de chair perpétré par Zeus, Europe se serait-elle cachée dans ses forêts, honteuse et déboussolée ?

Le peintre nous emmène dans ces sanctuaires, ces forêts mystiques. La princesse enlevée se serait-elle transformée ? Tous ces arbres sont-ils le fruit de sa " rencontre " avec Zeus ?

Cadmos-Georges en est persuadé. Le voilà qui accroche son alphabet sur les branches tels des talismans pour conjurer le sort. Europe et les Cèdres ne font qu’un. Le souffle de vie, la sève vigoureuse anime chaque geste du peintre. Chaque murmure ou frémissement des feuilles l’habite.

Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages…

Trees, du 10 au 30 mai
Mark Hachem Gallery, Centre Ville, Beyrouth

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