Il y a 79 ans, le pays du Cèdre obtient son indépendance. Depuis, le pays a fait l’objet de maintes secousses, qui n’égalent en rien celle subie depuis 2019. À l’occasion du 79e anniversaire de l’Indépendance du Liban, les réactions se multiplient, à la lumière de la conjoncture politique et économique sans pareil.

" Le Liban indépendant célèbre aujourd’hui son 79e anniversaire. Cette année, la fête de l’indépendance s’avère exceptionnelle, vu la vacance présidentielle et l’inquiétude qui sévit au vu de la pire crise que traverse notre pays ", a déclaré le Premier ministre, Najib Mikati. " Malgré tout ce qui se passe, nous sommes convaincus que notre unité suffit pour sauver le Liban de toutes ces difficultés et lui rendre sa stabilité ", a-t-il insisté. Et de conclure : " Nous espérons que les députés coopéreront en vue d’élire un nouveau président et de permettre le redressement de la Nation. Nous poursuivrons notre travail sur le plan national et constitutionnel ". Il a, dans ce sens, estimé que l’indépendance est " un combat quotidien sous toutes ses formes, et qu’elle est avant tout le résultat d’une conviction profonde ".

À cette occasion, le président du Parlement, Nabih Berry, a déclaré lundi : " Pour que l’indépendance ne se transforme pas en souvenir, elle doit constituer un mode de vie et être au cœur d’une volonté nationale unifiée qui mette en avant l’Etat, ses institutions, son peuple et tous les principes de liberté, dignité, sécurité et stabilité ". Ce à quoi il a ajouté : " L’indépendance a eu lieu il y a 79 ans, avec à la tête du pays, un président et un gouvernement. Où en sommes-nous aujourd’hui ? "

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui, a écrit sur Twitter : " L’indépendance est obtenue lorsqu’on assume la responsabilité de défendre la patrie, préserver sa souveraineté, protéger ses institutions et tenir à sa légitimité militaire représentée par l’armée libanaise et les forces de sécurité ".

De son côté, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea a mis l’accent sur le fait que " Inévitablement, l’indépendance est à venir ".

M.Geagea a également commémoré l’assassinat du président de la République, René Moawad, tué dans un attentat le 22 novembre 1989

Le député Camille Chamoun a quant à lui précisé : " Cette année, on se remémore l’indépendance à la lumière d’un effondrement à tous les niveaux. L’on ne peut, dans de telles circonstances, que se souvenir des hommes de l’indépendance, en particulier l’ancien président Camille Chamoun, qui ont rendu au Liban sa gloire ".

Le député Mohammad Sleiman a rendu hommage à l’armée et aux forces de sécurité pour leur loyauté et leurs sacrifices. " Nous sommes convaincus qu’au prochain anniversaire de l’indépendance du Liban, le pays connaîtra de meilleures conditions et que les dernières années marquées par le vide et la destruction seront vite oubliées ", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

" Avec la vacance présidentielle et à l’occasion de la fête de l’indépendance, nous attendons avec impatience l’arrivée au pouvoir d’un président indépendant qui accorde au Liban sa souveraineté et entreprenne des réformes, le sauve du gouffre où il est tombé et établir un état de droit ", a espéré le député Ziad Hawat.

L’ancien député Farès Souhaid a pour sa part annoncé " ne pas célébrer s l’indépendance parce que nous sommes sous occupation iranienne. Nous commémorons plutôt le martyre du président René Moawad et du ministre Pierre Gemayel ".

L’ancien ministre de la Justice et député de Tripoli, Achraf Rifi a, pour sa part, écrit sur Twitter : " L’indépendance n’est pas un point de vue, mais un fait qui n’est pas sujet à interprétation ". Et de poursuivre : " Nous ne pouvons que réitérer notre attachement à notre patrie, à sa souveraineté, son indépendance et sa diversité ". Et d’insister sur le fait que " nous nous engageons à suivre le parcours honorable de tous ceux qui ont payé de leur vie pour défendre le Liban, dont l’ancien président René Moawad ".

Le député Neemat Frem a écrit sur Twitter : " Nous ne serons réellement indépendants que lorsque nous construirons un pays qui protège son peuple, assure son avenir et préserve son histoire. Nous ne serons réellement indépendants que lorsque les citoyens veilleront à bâtir une patrie unie et libre, dans toutes ses composantes sécuritaire, économique, environnementale et culturelle ". Et de conclure : " L’indépendance est une responsabilité à assumer ".

Le député Fouad Makhzoumi a déclaré sur son compte Twitter : " En ce 79e anniversaire, occasion nationale majeure et charnière de l’histoire du Liban, nous nous retrouvons sans président, ce qui est très regrettable ". Il a souhaité que cet anniversaire puisse " être l’occasion de renforcer l’unité nationale et la paix civile, et que les responsables se lancent dans le processus d’élection d’un président dans les meilleurs délais ".

De son côté, le chef des Marada, Sleiman Frangié, a déclaré sur la même plateforme : " Nous sommes tous confrontés à une véritable épreuve pour préserver la liberté et l’indépendance du Liban à travers l’unité, le dialogue et l’ouverture ".

 

Voeux diplomatiques

Les représentations diplomatiques au Liban ont également commémoré ce 79è anniversaire. L’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, a félicité, via Twitter, le Liban pour son 79e anniversaire d’indépendance. Il a également rendu hommage au président Moawad, affirmant que la force ne pourra annuler l’accord de Taëf, rappelant les paroles du président-martyr:  " L’histoire ne peut être annulée par une décision, le 22 novembre restera le jour de l’Indépendance "

L’Ambassade des États-Unis a, elle, insisté sur " leur détermination à soutenir les aspirations du peuple libanais à construire un avenir meilleur ".

L’ambassadeur de l’Union européenne au Liban, Ralph Tarraf, a, lui, souhaité " que le peuple libanais puisse se doter de la force nécessaire, à l’occasion du 79e anniversaire de l’indépendance ", espérant que cette période de vide présidentiel et d’instabilité économique puisse bientôt prendre fin. Il a, dans ce sens, appelé les responsables politiques à " remédier à la crise actuelle en toute urgence ".

L’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, a réaffirmé " la profonde affection et l’engagement constant de la France aux côtés du Liban, de ses institutions et des Libanais, afin d’aider à dépasser les différentes crises qui les entravent ".

 

Quant à l’ambassade de Russie, elle a annoncé que " Nous espérons que le Liban surmontera, dans les plus brefs délais, la crise actuelle et que ceci ne peut être réalisé que par une véritable indépendance et un dialogue basé sur l’intérêt national ".