Les quatre vice-gouverneurs de la Banque du Liban ont réclamé jeudi, dans un communiqué conjoint, la désignation d’un nouveau gouverneur de la BDL à l’expiration du mandat de Riad Salamé, à la fin du mois de juillet. " Sinon nous prendrons les mesures que nous jugerons adéquates " , ont-ils averti, mais sans plus de précisions.

La démarche des quatre révèle surtout une opposition du premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, à assumer l’intérim à la tête de la banque centrale, à la fin du mandat de M. Salamé. Elle donne éventuellement le la pour le lancement de la procédure qui doit permettre d’éviter une vacance à la tête de la BDL, au moment où toutes sortes de scénarios sont évoqués, dans cette perspective.

Les quatre vice-gouverneurs sont : Wassim Mansouri, Bachir Yakzan, Sélim Chahine et Alexandre Maradian. A l’agence Reuters, M. Chahine a fait état d’une volonté de démission si les autorités ne nomment pas un remplaçant à M. Salamé.

Cette démission est en fait envisagée par les quatre qui ont jugé inadmissible de laisser le flou planer quant au sort de la direction de la BDL dans les circonstances de crises que traverse le Liban et le " le concept d’expédition des affaires courantes s’étendre aussi à la plus haute instance monétaire du pays ".

MM. Mansouri, Yakzan, Chahine et Maradian ont dressé un tableau très sombre de la situation dans le pays, soulignant " les divergences politiques qui empêchent l’élection d’un chef de l’Etat et le pourvoi aux postes administratifs vacants et qui affectent le fonctionnement des pouvoirs exécutif et législatif ". Ils ont aussi relevé " les dissonances entre les forces politiques au niveau de leur approche d’un règlement de la crise économique et financière ", en rappelant que les banques centrales établissent leurs politiques monétaires en accordance avec celle de l’Etat qui n’est pas homogène malheureusement ".

" En l’absence aussi d’un plan global et clair pour rétablir l’équilibre monétaire et bancaire, ce qui permettra à la Banque centrale de jeter les bases monétaires et financières pour une restauration de la confiance, il ne faut pas que le concept de l’expédition des affaires courantes s’étende aussi à la plus haute instance monétaire du pays ", souligne le communiqué qui ajoute : " Avec l’approche de la date de la fin du mandat du gouverneur de la banque centrale, le 31 juillet 2023, il est de notre devoir d’insister sur la nomination, dans les délais les plus brefs, d’un gouverneur de la BDL, conformément au Code du crédit et de la monnaie. Sinon, nous serons contraints de prendre les mesures que nous jugerons adéquates pour l’intérêt général ".

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