“L’institution militaire reste jusqu’à présent celle qui incarne et garantit l’unité nationale. Il ne faut pas y toucher”, a noté l’ancien député de Jbeil.
“Qui a le courage de convoquer Wafic Safa (le numéro un sécuritaire au sein du Hezbollah, NDLR) devant les tribunaux? Lorsqu’un particulier évoque l’armée libanaise, il est appelé illico presto à comparaître devant la justice. Mais lorsque le Hezbollah affirme que l’armée libanaise est à la solde des Américains, la justice ne bouge pas”.
Tel est le paradoxe dénoncé dimanche soir par l’ancien député Farès Souhaid dans le cadre d’un entretien accordé à la chaîne de télévision LBCI, en réponse à l’attaque menée par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre l’armée et certains de ses officiers au cours d’un entretien télévisé accordé à la chaîne al-Alam.
“L’institution militaire reste jusqu’à présent celle qui incarne et garantit l’unité nationale. Il ne faut pas y toucher”, a-t-il noté.
M. Souhaid a estimé que “les armes du Hezbollah empêchent l’édification de l’État au Liban et l’existence d’une justice indépendante”, évoquant les interventions directes du parti chiite pour bloquer l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth menée par le juge d’instruction Tarek Bitar.
Selon lui, “l’équation que le Hezbollah tente d’établir au Liban est ancienne, basée sur le fait de laisser le volet sécuritaire stratégique à Israël en se réservant toute la latitude de consolider son hégémonie sur le pays”.
“Certaines forces politiques ont accepté l’équation machiavélienne imposée par le Hezbollah en se rapprochant de lui pour gagner en influence”, a-t-il déploré.
L’ancien député de Jbeil a par ailleurs précisé que le terreau libanais n’est pas prêt pour accueillir un changement régional dans l’intérêt du Liban. “Certaines parties limitent la politique aux enjeux de pouvoir et aux élections. Cela mène à des priorités électorales et politiques qui ne se retrouvent pas forcément avec les priorités nationales”, a-t-il noté.
