Le Premier ministre Nagib Mikati devrait se réunir samedi avec le Chancelier allemand, Olaf Scholz, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken. 

Les développements politiques survenus ces dernières semaines ont provoqué bien de remous sur les plans local et régional. Entre l’étude du projet de budget, le scandale autour des nouvelles nominations militaires et sécuritaires, la reprise des pourparlers sur la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël, la poursuite de la cabale contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, les critiques émises à l’égard du plan de développement du secteur de l’électricité, et la grève des magistrats, le pays des Cèdres a eu droit à sa dose habituelle de péripéties et de rebondissements.

C’est d’ailleurs dans ce climat que s’est rendu le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, en Allemagne vendredi pour la 58e session de la Conférence de Munich sur la sécurité, rendez-vous diplomatique annuel de la communauté internationale pour aborder les questions relatives à la sécurité mondiale.

M. Mikati, doté d’un planning bien chargé, profiterait de cette occasion réunissant le parterre diplomatique et politique mondial, pour effectuer des entretiens avec des responsables internationaux, notamment le secrétaire d’État américain, Antony Blinken et le Chancelier allemand, Olaf Scholz, afin de tenter de discuter du dossier libanais.

Toutefois, des échos issus de hautes sphères politiques et médiatiques locales pensent que la participation de M. Mikati à la Conférence de Munich sert de prétexte pour rencontrer le secrétaire d’État américain, loin des regards de la classe dirigeante libanaise, pour poursuivre les négociations sur la délimitation des frontières maritimes. En effet, des rumeurs circulent avec insistance, dont il ressort que le régime et certains pôles du gouvernement libanais voudraient conclure un marché concernant la délimitation maritime, qui serait directement lié à l’élimination des sanctions américaines imposées au chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil sous le Global Magnitsky Act.

Cependant, ce cas de figure serait " impensable et inacceptable ", selon une source européenne informée. Cette dernière confie à Ici Beyrouth que les sanctions émises à l’égard du chef du CPL sont " en béton armé " et " ne sont pas facilement amovibles ". Et d’ajouter : " Ce ne sont que des rumeurs médiatiques, fomentées à la veille des élections législatives et qui n’ont aucune valeur ".

Plus encore, des " on-dit " n’ont pas tardé à être ébruités dès qu’il a été question pour le Premier ministre de rencontrer le Chancelier allemand. Selon certaines informations non confirmées, une éventuelle relance des négociations relatives au dossier de l’énergie pourrait être à nouveau envisagée avec la compagnie allemande Siemens. Néanmoins, aucune confirmation officielle n’a été faite sur le sujet.

D’autre part, le Premier ministre a déjà entamé des discussions avec certaines personnalités internationales, comme l’a souligné le communiqué publié par son bureau de presse vendredi en fin d’après-midi. En effet, Nagib Mikati a eu un aparté avec le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, portant sur les derniers développements libanais depuis sa visite à Beyrouth en décembre dernier, ainsi que sur la situation de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) déployée au Sud du Liban. M. Mikati s’est aussi entretenu avec le ministre des Affaires étrangères allemand, Tobias Linder, avec qui il a évoqué les moyens de renforcer les relations libano-allemandes par le biais d’une éventuelle coopération ciblant des secteurs importants de l’économie libanaise.

Quoi qu’il en soit, ce n’est que durant ce week-end que seront décantés les véritables résultats de cette visite en Allemagne. Si résultats il y a…