Le mufti de la République, cheikh Abdel Latif Dériane, a dénoncé dimanche les poursuites engagées à l’encontre du directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Imad Osman. Il a rejeté le caractère "politique et communautaire" de ces poursuites lancées contre le général Osman par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, dans l’affaire du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé.

Le mufti Dériane a notamment indiqué: "Tout le monde connaît la souffrance des services et institutions sécuritaires et militaires, et leur dévouement à s’acquitter de leur devoir national", critiquant "ceux qui mènent des politiques maladroites et continuent de porter atteinte à ces services, leurs dirigeants et leur membres".

Le dignitaire sunnite a ajouté: "Ces derniers jours, nous avons entendu des informations sur des poursuites judiciaires à l’encontre de la direction des Forces de sécurité intérieure, à un moment où la branche des renseignements des FSI était confrontée à des groupes qui voulaient s’en prendre à la sécurité de la patrie et mettre en danger la vie de ses fils". "Nous n’acceptons pas qu’il soit porté atteinte aux personnes honorables qui veillent sur la paix du Liban et la sécurité de ses citoyens, et refusons que les attaques atteignent un tel caractère politique et communautaire", a-t-il précisé.

Il a en outre rendu hommage aux officiers et membres des FSI, "honnêtes et courageux", ainsi qu’aux chefs, officiers et soldats des services militaires.

Le mufti a par ailleurs dénoncé les "campagnes de destruction qui se sont déroulées en plein jour, comprenant l’occupation de la ville, des assassinats et le pillage de milliards de dollars de l’argent public, et qui ont directement contribué à l’effondrement des banques sur la tête et l’argent de déposants". Ces campagnes ont "poussé des centaines de milliers de Libanais compétents à émigrer vers des pays proches et lointains, et porté atteinte aux avantages du Liban au niveau de l’université, l’hôpital, l’école, le port, l’aéroport et le système judiciaire", a-t-il ajouté. "Seules ont subsisté les milices et la classe politique, qui ont commis ce terrible sabotage de l’État et de la société, et des relations arabes et internationales du Liban", a déclaré le mufti.

Appel à participer aux élections

Il a par ailleurs appelé les électeurs à voter en masse lors des prochaines législatives. "Les institutions constitutionnelles sont les gardiennes des services publics, de l’argent public et des intérêts des citoyens, mais il est vrai qu’elles n’ont rien fait de cela ces dernières années", a précisé le mufti. "Nous entendons les parties dominantes elles-mêmes dire qu’elles gagneront et que rien ne changera. Leurs propos visent à pousser les gens au désespoir", a-t-il ajouté.

"Nous n’hésitons plus et invitons tout le monde à se rendre aux urnes. Le vote massif est un message d’espoir et de foi dans l’avenir du pays et de l’État", a martelé le mufti.

Il a en outre souligné "l’identité et l’appartenance arabe du Liban", dénonçant eux qui veulent que "notre pays renie les faits de l’histoire et de la géographie, et la légitimité arabe et internationale".