Le député sortant Nadim Gemayel, qui a annoncé mardi sa candidature au siège maronite de Beyrouth I, a vivement critiqué le Hezbollah et le camp du président Michel Aoun.

Nadim Gemayel, qui avait annoncé fin février qu’il ne s’engagera pas dans la bataille électorale avant d’affirmer le 1er mars à Ici Beyrouth qu’il représentera les Kataëb à Achrafieh, a confirmé mardi sa candidature au siège maronite de Beyrouth I. Lors d’une conférence de presse tenue au siège des Kataëb à Achrafieh, le député sortant s’en est pris d’emblée au Hezbollah et au camp aouniste, leur faisant assumer la responsabilité de la situation dans laquelle se trouve le pays.

"Nous nous trouvons aujourd’hui à la croisée des chemins, a ainsi déclaré Nadim Gemayel. Le Liban dont nous rêvons et dont rêvent nos enfants et nos jeunes est pris en otage par un groupe qui impose sa mainmise sur le pays." Il a expliqué dans ce cadre que l’explosion du 4 août 2020 a montré que le Parlement avait perdu "son esprit démocratique" et qu’il était "dominé par un parti qui met la main également sur la présidence de la République et le gouvernement", en référence au Hezbollah. C’est la raison pour laquelle les députés Kataëb avaient présenté leur démission, a rappelé Nadim Gemayel, notant que le Parlement est "inefficace" et qu’une partie politique décide de tout ce qui se fait dans le pays. "Il s’est avéré que cette partie a pris le pouvoir (…) mais a vendu sa liberté et sa souveraineté", a-t-il dénoncé.

"Notre bataille à Beyrouth et dans l’ensemble du pays vise à libérer le Liban de la mainmise" du Hezbollah, a insisté Nadim Gemayel. Et de poursuivre: "Je présente ma candidature, non pas pour gagner un siège au Parlement, mais parce que ma participation à la vie politique est une continuité dans le cadre d’un programme et de principes souverainistes qui vont au-delà de la bataille électorale."

"Notre programme est clair, a-t-il encore affirmé. C’est un programme souverainiste. (…) Si le pays n’est pas libéré du joug des armes et de la mainmise des parties étrangères, nous ne rétablirons pas la confiance et les jeunes ne rentreront pas au Liban. À chaque échéance, ils nous plaçaient devant le choix de la souveraineté ou de la stabilité, mais ils ont assassiné Gebran Tuéni, Pierre Gemayel et Rafic Hariri et tous ceux qui ont réclamé la souveraineté."

Nadim Gemayel a en outre expliqué que "personne n’est prêt à investir au Liban tant qu’un État étranger décide des choix" du pays. "Le Conseil des ministres se réunit à la carte et la présidence de la République prend ses ordres de wilayat el-faqih", a-t-il poursuivi, faisant référence à l’Iran.

"Le prochain scrutin constitue un référendum réel" et "nous misons sur le peuple libanais et sur tous ceux qui croient en l’avenir et la stabilité du Liban", a insisté Nadim Gemayel.

Il a finalement appelé les électeurs à "voter en faveur du Liban et non de personnes", exhortant les forces souverainistes à "unir leurs efforts pour pouvoir réaliser le changement".