Le Parti socialiste progressiste a confirmé lundi dans un communiqué qu’il entend mener une bataille électorale "existentielle" contre le Hezbollah "quelles que soient les difficultés".

Le Parti socialiste progressiste (PSP) a répondu lundi dans un communiqué aux accusations implicites du Hezbollah de servir les intérêts sionistes en menant une campagne électorale contre sa mainmise sur le pays. "Alors que les responsables du parti de la moumanaa (le Hezbollah, parti armé répondant de l’Iran) nous épatent sans cesse en déformant des faits historiques et présents et menaçant continuellement l’idée du Liban du partenariat et de la diversité, (…) des questions s’imposent en guise de rappel: est-ce eux seuls qui ont résisté à l’occupation israélienne? Savent-ils que la résistance nationale a commencé avant eux, s’est poursuivie avec ses martyrs, ses blessés et ses sacrifices? Reconnaissent-ils les combats du Mouvement national (groupement de partis de gauche propalestiniens, lancé au début des années 1970) aux côtés des forces palestiniennes? Où se situent-ils par rapport à Kamal Joumblatt (fondateur du PSP, assassiné en 1977 par le régime syrien), le martyr de la Palestine et de l’arabité? Et par rapport aux martyrs de des autres partis nationaux?".

Le PSP a dénoncé "une culture de l’élimination politique et de l’assassinat physique qui continue de commander l’action des divers partis de la moumanaa de l’Irak jusqu’en Syrie et au Liban. Si cette culture vient à gagner, il ne restera rien: ni Taëf, ni arabité, ni démocratie, ni diversité, ni Liban".

Le parti a fait valoir que toute entente passée scellée avec les parties libanaises, dont le Hezbollah qu’il ne nomme pas, pour contenir le conflit politique, ne saurait le dissuader de l’attaquer électoralement. "Si le PSP a surmonté les grands facteurs de différends, en scellant avec toutes les parties des réconciliations nationales, il l’a fait pour consacrer la règle fondamentale selon laquelle tout différend politique est naturel mais ne saurait absolument pas affecter la vie nationale fédératrice". Mais ces réconciliations ne sauraient "le dissuader de mener le combat de défense de la liberté, du pluralisme, de l’existence, du Liban, de sa formule et de l’idée qu’il incarne, face à l’enfer politique".

" Contre le projet de faillite "

Le PSP n’a pas manqué par ailleurs de vivement critiquer la politique économique du cabinet, qui servirait le projet iranien. "Quelle est la position du gouvernement par rapport au projet visant à provoquer la faillite du pays et à l’enliser encore plus dans le suivisme et la dépendance à l’égard de l’axe iranien? Quelle est cette proposition imposant le contrôle des capitaux (que le cabinet a tenté de soumettre une nouvelle fois à l’examen du parlement) et vient de nouveau réduire les petits et moyens dépôts bancaires? De quelle partie au juste au sein du cabinet ce projet a émané, sachant qu’il favorise le marché noir (…) plutôt que d’unifier le taux de change et combler le déficit de la balance des paiements? Pourquoi cette insistance meurtrière à vouloir "nationaliser" l’argent des déposants au profit de la Banque centrale et des banques?".

Et le PSP de poursuivre sur sa lancée: "Où en est le cabinet après tout ce temps de la mise en œuvre d’une politique sociale juste? Et de la carte d’approvisionnement? Où en est-il des promesses d’électricité, et de fuel?". Le communiqué a critiqué en outre le budget, en le liant à une tentative de mettre le pays en faillite.

Et de conclure: "La bataille est désormais claire: il s’agit d’une bataille nationale globale par excellence, une bataille existentielle de défense du Liban divers et unique, face à tous les projets de dépendance (à l’égard de l’étranger), faillite, élimination (politique) et assassinat. C’est cette bataille qu’engagera le PSP quelles que soient les difficultés".