Suite à la démission de Boris Johnson du poste de chef du Parti conservateur le 7 juillet dernier, les adhérents ont été appelés aux urnes pour choisir un nouveau leader qui sera d’office désigné Premier ministre. Au terme de deux mois de campagne opposant l’ancien chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak et la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, les membres du parti ont choisi à 57% Mme Truss.

Mardi matin, le chef du gouvernement sortant Boris Johnson a remis officiellement sa démission à la Reine à Balmoral (sa résidence estivale en Écosse). En début d’après-midi, c’était au tour de Liz Truss de s’entretenir avec Sa Majesté qui lui a demandé de former un nouveau gouvernement en son nom. Mme Truss est alors le 15e Premier ministre sous Élizabeth II (depuis 1952), la 3e femme cheffe de gouvernement après Margaret Thatcher ainsi que Theresa May et la 4e Première ministre en 6 ans.

Le Premier ministre britannique sortant Boris Johnson quittant le 10, Downing Street (AFP)

 

Se voulant dans la lignée directe de Margaret Thatcher, Liz Truss fait partie de la droite radicale du Parti conservateur. Au niveau économique, elle souhaite abaisser les taxes et considère que ceci augmentera le pouvoir d’achat des Britanniques et stimulera la croissance économique. Or ce plan financé par des dettes lui a valu de nombreuses critiques de la part d’économistes qui considèrent que ce plan entraînera une récession sans précédent.

Concernant la hausse drastique des prix de l’énergie, le gouvernement Truss devra normalement décider, selon la chaîne BBC, le gel des prix pour une période de 18 mois. En tout état de cause, elle révèlera son programme détaillé dans les jours à venir. La crise énergétique due notamment à l’interruption des approvisionnements du gaz russe, s’est généralisée en Europe et a entraîné la hausse des factures d’énergie (de 1900£ jusqu’à 3600£ en moyenne en octobre).

Liz Truss quitte Balmoral après avoir été nommée Première ministre par la Reine (AFP)

 

Au niveau de la politique étrangère, Mme Truss compte poursuivre la condamnation de l’invasion russe en Ukraine et le support indéfectible aux Ukrainiens. Elle sera aussi très méfiante envers la Chine qu’elle considèrera de " menace et danger " d’après le quotidien The Times. Enfin, elle s’est engagée à empêcher l’Iran de se doter de la bombe nucléaire.

Ayant mené une campagne à droite toute, Liz Truss présidera le gouvernement le plus à droite de l’histoire du Royaume-Uni selon le journal The Sunday Telegraph. En tout état de cause, elle devra s’attaquer à tous ces dossiers urgents et ne pourra pas bénéficier d’un état de grâce.