Suite à la rencontre à Paris du président Emmanuel Macron avec des opposantes iraniennes, l’Iran a condamné ce qu’elle a qualifié de " violation flagrante des responsabilités internationales de la France dans la lutte contre le terrorisme et la violence ". Le président avait salué l’activisme des militantes et la révolution qu’elles conduisent dans leur pays. 

Masih Alinejad, une militante iranienne basée à New York qui encourage les femmes iraniennes à protester contre l’obligation du port du voile, s’est entretenue avec le président Macron. (AFP)

 

 

L’Iran a fustigé dimanche la rencontre à Paris du président français Emmanuel Macron avec des opposantes iraniennes et a qualifié de " regrettables et honteuses " ses déclarations à l’issue de cette réunion.

Emmanuel Macron avait reçu vendredi à Paris, en marge du Forum de la paix, quatre militantes iraniennes, dont il avait salué la " révolution qu’elles sont en train de conduire " dans leur pays.

" Il s’agit d’une violation flagrante des responsabilités internationales de la France dans la lutte contre le terrorisme et la violence et nous considérons qu’elle favorise ces sinistres phénomènes ", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

Selon l’Élysée, en marge du Forum de Paris sur la paix, M. Macron a reçu vendredi une délégation composée de Masih Alinejad, une militante iranienne basée à New York qui encourage les femmes iraniennes à protester contre l’obligation du port du voile, Shima Babaei, qui se bat pour avoir des informations sur son père dont elle est sans nouvelles, Ladan Boroumand, cofondatrice d’une organisation de défense des droits humains basée à Washington, et Roya Piraei.

M. Macron a salué " la révolution qu’elles (les Iraniennes) sont en train de conduire ". " Je veux ici leur redire vraiment notre respect et notre admiration dans le contexte de la révolution qu’elles sont en train de conduire ", a dit le président français.

" Les déclarations de Macron quant à son soutien à cette soi-disant révolution menée par ces personnes sont regrettables et honteuses ", a déclaré M. Kanani.

Faisant allusion à Mme Alinejad, le porte-parole iranien a ajouté: " Il est surprenant que le président d’un pays qui revendique la liberté s’abaisse à rencontrer une personne détestée (..) qui a tenté de répandre la haine et de procéder à de violents actes terroristes en Iran et contre des représentations diplomatiques de l’Iran à l’étranger ".

L’Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.

Par ailleurs, l’Iran a vivement réagi dimanche aux propos, la veille, du chancelier allemand Olaf Scholtz sur son podcast vidéo hebdomadaire.

Ce dernier avait affirmé: " Quel genre de gouvernement êtes-vous qui tire sur ses propres citoyens? Quiconque agit de cette manière doit s’attendre à notre opposition ", avait dit le chancelier.

" Le gouvernement iranien est seul responsable de l’explosion de violence ", avait-il déclaré, ajoutant que l’Iran était membre de l’ONU et s’était engagé à défendre et à protéger les droits de l’Homme. " C’est ainsi que nous mesurons le leadership iranien ", a-t-il déclaré.

" La destruction des relations historiques entre l’Iran et l’Allemagne aura des conséquences à long terme et l’Iran possède une longue liste de revendications vis-à-vis de l’Allemagne en matière des droits de l’Homme ", a déclaré le porte-parole iranien des Affaires étrangères, dénonçant la position " interventionniste " et " provocatrice " de l’Allemagne.

Avec AFP