Encore une fois, le fou de Pyongyang défie la communauté internationale en relançant un géant ICBM, un missile balistique intercontinental, capable de frapper des cibles se trouvant à longue distance. Le type du missile lui-même n’est pas nouveau, mais le fait d’exhiber au grand public sa fille marque une volonté du dictateur de montrer au monde que sa succession est assurée.

Vidéo d’archive datant du 24 mars dernier montrant, avec une mise en scène digne d’un film de série Z, le premier test du Hwasong-17, " missile monstre " du régime.

 

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé le lancement vendredi de son " missile monstre ", le Hwasong-17, avec sa fille dont c’est la première apparence en public, a dévoilé samedi l’agence d’Etat KCNA.

Le dirigeant a indiqué samedi qu’il allait recourir à la bombe atomique en cas d’attaque nucléaire contre son pays. Il a supervisé vendredi le lancement de son dernier missile balistique intercontinental (ICBM, pour ‘Intercontinental ballistic missile’ en anglais), " avec succès ", selon KCNA.

Vidéo d’archive datant du 24 mars dernier montrant le premier test du Hwasong-17, " missile monstre " du régime.

 

 

Ce " tir d’essai a clairement prouvé la fiabilité du nouveau système d’armement stratégique majeur ", a commenté le média d’Etat.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a indiqué samedi qu’il allait se réunir lundi pour discuter de la situation.

Fait extrêmement rare, KCNA, unique source d’information venant de Pyongyang, a fait mention de la famille de Kim Jong Un, soulignant que le dirigeant s’était rendu au lancement accompagné de sa " femme et (de sa) fille bien-aimées ".

Le 22 août 2022, le Hwasong-17 réapparaît lors d’un défilé militaire.

 

 

Il est apparu pour la première fois aux côtés d’une jeune fille dont l’âge n’est pas précisé, vêtue d’une doudoune blanche et de chaussures rouges.

Il s’agit de la première confirmation officielle de l’existence de la fille de Kim Jong Un, selon les experts.

Le dernier lancement de vendredi confirme " qu’une fois de plus les forces nucléaires de la RPDC ont atteint une nouvelle capacité maximale fiable pour contenir toute menace nucléaire ", ajoute KCNA, utilisant l’acronyme du nom officiel de la Corée du Nord.

 

Fait extrêmement rare, Kim s’est rendu au lancement accompagné de sa " femme et (de sa) fille bien-aimées ".

 

 

Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manoeuvres militaires conjointes depuis que Kim Jong Un a déclaré en septembre que le statut d’Etat nucléaire de la Corée du Nord était " irréversible ".

Séoul et Washington ont notamment mené fin octobre et début novembre les plus grands exercices aériens communs de leur histoire.

Mais la Corée du Nord voit dans ces démonstrations de force des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à une tentative de renversement du régime.

Kim les a même qualifiés d' "exercices de guerre d’agression hystérique " et a promis de réagir " résolument aux armes nucléaires par des armes nucléaires et à un affrontement total par un affrontement sans merci ", cité par la KCNA.

 

C’est la première fois que la KCNA, unique source d’information venant de Pyongyang, fait mention de la famille de Kim Jong Un.

 

 

L’agence nationale nord-coréenne a indiqué que le missile avait atteint " une altitude maximale de 6.040,9 km et a parcouru une distance de 999,2 km " avant " d’atterrir avec précision sur la zone prédéfinie " dans la mer de l’Est, ou mer du Japon.

La distance et l’altitude correspondent aux estimations données par Séoul et par Tokyo vendredi, et ne sont que légèrement inférieures à celles de l’ICBM tiré par Pyongyang le 24 mars, qui semble être le test le plus puissant jamais réalisé par le Nord.

La Corée du Nord avait déjà affirmé avoir testé le 24 mars un Hwasong-17 –qui compte parmi les armes les plus puissantes de Pyongyang et qui a été surnommé le " missile monstre " par des analystes militaires– mais Séoul avait ensuite mis en doute cette affirmation.

 

Cette fois, les analystes ont déclaré que l’essai semblait réussi.

" Ce lancement est significatif car il s’agit (probablement) du premier essai réussi " de ce missile, a souligné auprès de l’AFP Joseph Dempsey, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques (IISS).

Pyongyang a procédé début novembre à une rafale sans précédent de tirs de missiles, dont l’un est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud.

La seule journée du 2 novembre a vu 23 tirs de missiles nord-coréens, soit plus que pendant toute l’année 2017, quand le dirigeant Kim Jong Un et le président américain de l’époque Donald Trump se menaçaient réciproquement d’apocalypse nucléaire.

Kim Jong-Un accompagné de son épouse lors d’un défilé militaire à Pyongyang.

 

 

En septembre et en octobre, Pyongyang avait déjà tiré une copieuse salve de projectiles, dont l’un avait survolé le Japon pour la première fois depuis cinq ans.

Selon Soo Kim, ancienne analyste de l’agence américaine de renseignement CIA, le lancement de vendredi témoigne de " la permanence du programme d’armement du régime des Kim, car il fait partie intégrante de sa propre survie et de la continuité du règne de sa famille ".

" Cela répond même en partie à des questions entourant la succession ", a ajouté à l’AFP cette analyste, aujourd’hui à la RAND Corporation.

" Nous avons vu de nos propres yeux la quatrième génération des Kim. Et sa fille — ainsi que d’autres éventuels frères et soeurs — sera certainement préparée par son père ", a-t-elle relevé.

Avec AFP