Alwiyat al-Waad al-Haq (ou " Brigades de la juste promesse " en arabe): c’est le nom d’un groupe obscur, qui serait en lien avec la nébuleuse de factions armées pro-iraniennes en Irak, qui a revendiqué jeudi l’attaque de quatre drones ayant visé les Emirats arabes unis mercredi. " Le peuple de la péninsule arabique a mené une attaque contre les +Emirats du mal+ à l’aube (mercredi) ", affirme le groupe dans un communiqué en ligne. En effet, les rebelles yéménites des Houthis, eux même pro-iraniens, n’ont pas revendiqué l’attaque de mercredi contrairement aux trois précédentes menées en janvier contre les Emirats, même s’ils s’en sont félicités.

Cette revendication a suscité de nouvelles inquiétudes sur une escalade des tensions après plusieurs frappes des rebelles yéménites ces dernières semaines contre ce riche pays du Golfe. " Alwiyat al-Waad al-Haq continuera de mener des frappes jusqu’à ce que les Emirats cessent de s’ingérer dans les affaires des pays de la région, principalement le Yémen et l’Irak ", a affirmé le groupe dans son communiqué, avertissant que " les frappes à venir " seraient plus " douloureuses ". " Merci à l’Irak libre et à ses moudjahidines ", a tweeté après l’attaque un haut responsable houthi, Mohammed Ali al-Houthi, avant que le tweet ne soit supprimé.

Mais jeudi soir, le porte-parole militaire des Houthis Yahya Saree a " salué cette opération des Brigades de la juste promesse (…) contre l’ennemi émirati mercredi ", dans une déclaration sur Twitter. " Nous les remercions de cette prise de position honorable, responsable et solidaire à l’égard de notre cher peuple contre l’ennemi émirati ", a-t-il encore dit. Le chef des rebelles, Abdelmalek al-Houthi, a de son côté affirmé dans un discours diffusé jeudi soir à propos des récentes tensions, que " les Emirats sont les perdants, en raison de leur escalade injustifiée ".Au Yémen en guerre, les Emirats ont formé et entraîné la Brigade des géants, une force progouvernementale qui a récemment infligé plusieurs revers aux Houthis. Les autorités émiraties n’ont pas fait de commentaires sur la revendication de l’attaque de mercredi par Alwiyat al-Waad al-Haq. Mais les médias d’Etat ont fait état d’un entretien téléphonique entre les ministres des Affaires étrangères émirati et iranien ayant porté sur des questions d' "intérêt commun ".

Le ministre émirati Abdallah ben Zayed a dénoncé les " attaques terroristes de la milice des Houthis sur les Emirats arabes unis ", selon l’agence de presse officielle WAM. " Il a réaffirmé la nécessité d’arrêter la dangereuse escalade dans la région, et d’adhérer à un règlement politique au Yémen ", ajoute WAM. Alwiyat al-Waad al-Haq, un groupe " inconnu " selon une source des Brigades du Hezbollah – une autre faction armée irakienne pro-Iran -, avait revendiqué une attaque contre l’Arabie saoudite en janvier 2021. Les Houthis avaient à l’époque également nié toute responsabilité.

Réagissant à cette revendication, l’influent dirigeant chiite irakien Moqtada Sadr, ennemi politique des factions pro-Iran, a condamné dans un communiqué " des terroristes hors-la-loi qui cherchent à pousser l’Irak dans une guerre régionale dangereuse en prenant pour cible un pays du Golfe. "

Les rebelles yéménites, proches de l’Iran, avaient revendiqué trois attaques visant les Emirats arabes unis en janvier, dont une menée à l’aide de drones et de missiles qui a fait trois morts à Abou Dhabi le 17 janvier. Ils avaient également revendiqué des tirs de missiles qui ont été interceptés au-dessus des Emirats les 24 et 31 janvier.

Face à cette montée des tensions dans la région, les Etats-Unis ont annoncé mercredi l’envoi d’un navire de guerre et d’avions de combat à Abou Dhabi pour aider son allié émirati.

Et l’émissaire de l’ONU Hans Grundberg, s’est pour sa part rendu à Mascate pour des entretiens avec le porte-parole des Houthis, Mohamed Abdel Salam, et des responsables omanais. Selon son compte Twitter, M. Grundberg a souligné " l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour faire cesser la violence et s’engager en faveur d’un règlement durable du conflit au Yémen ".

Avec AFP