Alors que les négociations sur le programme nucléaire de l’Iran entrent dans leur dernière ligne droite, les Etats-unis ont fait vendredi une concession de taille en allégeant d’une manière unilatérale certaines sanctions contre l’Iran. Mais ces efforts restent insuffisants pour Téhéran qui se plaint du fait que les négociations de Vienne n’ont pas permis d’aboutir jusqu’à présent à des engagements équilibrés entre les USA et la République islamique.

" Malgré des progrès limités dans les #ViennaTalks (pourparlers de Vienne), nous sommes encore loin d’avoir atteint l’équilibre nécessaire dans les engagements des parties ", a écrit sur Twitter Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, plus haute instance politique, militaire et sécuritaire du pays. " L’équilibre dans les engagements dépend des décisions politiques de Washington pour arriver à un bon accord ", a-t-il ajouté.Vendredi, Washington a annoncé le rétablissement des dérogations-clés protégeant de la menace des sanctions américaines les pays et entreprises étrangères impliqués dans des projets nucléaires non militaires. Les Etats-Unis ont assuré qu’il " ne s’agissait pas d’une concession à l’Iran ", ni d’un " signal indiquant que le point pour parvenir à une entente est proche ".Si les Américains souhaitent montrer leur " bonne volonté ", cela reste cependant " insuffisant ", selon le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, qui s’est entretenu samedi soir avec son homologue européen Josep Borrel, selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères. M. Borrel a déclaré s’attendre à ce que " toutes les parties viennent à Vienne avec un programme clair pour parvenir à un accord et être prêtes à prendre des décisions politiques ".

" Des développements positifs ont eu lieu depuis les pourparlers précédents, mais ils ne répondent toujours pas à nos attentes ", a dit pour sa part Hossein Amir-Abdollahian. " Nous recherchons avec détermination un bon accord, mais en même temps, nous mettons l’accent sur la préservation de nos lignes rouges et de nos intérêts nationaux ", a-t-il ajouté.

Les négociations en cours à Vienne depuis le printemps dernier, coordonnées par l’Union européenne, se déroulent entre Iraniens et grandes puissances (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie), avec la participation indirecte des Etats-Unis.

Après des mois d’impasse, des progrès ont été réalisés ces dernières semaines pour relancer l’accord de 2015 censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique. Washington s’était retiré de l’accord en 2018 et avait rétabli l’essentiel des sanctions économiques américaines contre Téhéran.

Les négociations portent sur quatre dossiers: la levée des sanctions, la question du nucléaire, la vérification et l’obtention de garanties.

Avec AFP