L’Opéra d’Odessa. Cette ville historique sur la mer Noire qui redoute avoir le même sort que Kherson et Marioupol
Le Congrès US débloque l’équivalent du PIB libanais

Le Congrès américain a débloqué jeudi une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour armer et soutenir l’Ukraine.

Au sein de ce grand paquet d’aide, 6 milliards de dollars doivent notamment permettre à l’Ukraine de s’équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense anti-aérienne à l’heure où les combats font rage dans l’est et le sud du pays. Moscou s’est résolu à y concentrer ses efforts ces dernières semaines après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv au nord.

Le président Biden a reçu jeudi le président finlandais Sauli Niinisto et la Première ministre suédoise Magdalena Andersson au Rose Garden de la Maison-Blanche. Joe Bide a réitéré le soutien américain à la candidature des deux pays européens à l’Otan.

Le projet de loi n’a plus qu’à être ratifié par le président Joe Biden.

Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne. Cependant, Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une importante rallonge budgétaire afin de soutenir l’Ukraine dans la nouvelle phase du conflit.

Parallèlement, les grands argentiers du G7 se réunissaient en Allemagne jeudi et vendredi, en soutien à l’Ukraine, pour examiner les conséquences à travers le monde de la guerre déclenchée par Moscou depuis presque trois mois. Ils ont justement commencé jeudi à faire le compte des milliards d’euros, de livres et de dollars que chaque pays pouvait débourser rapidement pour soutenir l’économie de l’Ukraine et son effort militaire.

Les ministres de Finances des pays membres du G7 lors d’une photo commémorative au palace Petersberg, à Koenigswinter, près de Bonn.

Mercredi, la Commission européenne avait proposé une " nouvelle assistance macrofinancière " à l’Ukraine pour cette année d’un montant " allant jusqu’à 9 milliards d’euros ".

A des degrés divers, c’est toute l’économie mondiale qui est affectée par cette offensive et les sanctions contre Moscou qui en ont découlé.

 

Capitulation finale de Marioupol

L’aide américaine intervient au moment où la Russie a annoncé jeudi que près de 800 militaires ukrainiens retranchés dans les entrailles du gigantesque complexe sidérurgique Azovstal de Marioupol s’étaient rendus au cours des dernières 24 heures, ce qui porte le total à 1.730 depuis lundi.

Moscou a rendu publiques des images montrant des cohortes d’hommes en tenue de combat émergeant, certains avec des béquilles ou des bandages, après une longue bataille devenue un symbole de la résistance ukrainienne à l’invasion russe à Marioupol, ville martyre à 90% détruite dans le sud-est du pays et où au moins 20.000 personnes ont péri, selon Kiev.

Ces soldats, parmi lesquels 80 blessés, " se sont constitués prisonniers ", a souligné le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

 

Kiev n’a pas parlé de reddition et les responsables ukrainiens refusent de commenter à ce stade. Mais le président Volodymyr Zelensky a parlé lundi d’une " évacuation " visant à sauvegarder la vie de ces " héros " ukrainiens grâce à une médiation internationale.

Confirmant implicitement la version d’une solution négociée, comme cela avait été le cas sous l’égide du CICR pour évacuer auparavant des civils de Marioupol, l’ONU a appelé jeudi la Russie et l’Ukraine à reprendre les pourparlers pour " mettre fin à cette guerre ".

" J’aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir ", a déclaré le responsable de l’ONU pour les situations d’urgence, Martin Griffiths lors d’un point de presse à Genève.

Membres pour l’essentiel d’une unité de fusiliers marins de l’armée ukrainienne et du régiment Azov fondé par des nationalistes ukrainiens, les combattants évacués étaient retranchés depuis plusieurs semaines dans le dédale de galeries souterraines creusées à l’époque soviétique sous la gigantesque aciérie, massivement bombardée par les Russes.

Le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline avait précisé mercredi que les commandants ne s’étaient pas encore rendus et affirmé qu’il y avait initialement " plus de 2.000 personnes " sur le site.

Dans une vidéo publiée jeudi soir, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, a confirmé être toujours dans l’usine avec le reste du commandement, refusant de dévoiler les détails de l' "opération " en cours.

Leur sort reste néanmoins en suspens : l’Ukraine veut organiser un échange de prisonniers de guerre, mais la Russie a fait savoir à maintes reprises qu’elle considérait au moins une partie d’entre eux non pas comme des soldats, mais comme des combattants " néonazis ".

 

Journée de l’union ukrainienne

Malgré cette séquence à valeur essentiellement symbolique pour la Russie, qui avait le contrôle quasi-total de la ville depuis plusieurs semaines, le président Zelensky a déclaré jeudi que son peuple demeurait " fort, indestructible, courageux et libre ". " Cette guerre pour nous est sans aucun doute une guerre d’indépendance ", a-t-il encore déclaré dans un discours devant des étudiants, soulignant que la Russie resterait " probablement toujours une menace ".

Le président Zelensky s’exprimait dans une vidéo marquant le jour de la Vychyvanka, la fameuse chemise brodée traditionnelle ukrainienne, qu’il portait pour l’occasion. Les Ukrainiens ont enfilé jeudi leurs chemises brodées pour une journée de célébration annuelle de ce vêtement traditionnel, symbole de l’unité et " arme culturelle " contre l’invasion russe.

Connue sous le nom de " vychyvanka ", cette chemise ample brodée dont chaque région du pays possède ses propres motifs et techniques est revenue à la mode depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, suivie d’un conflit armé avec des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

Le vêtement folklorique, symbole de l’identité ukrainienne et massivement portée par femmes, hommes et enfants en Ukraine chaque troisième jeudi de mai et le 24 août, le jour de l’indépendance de l’Ukraine, prend un sens particulier cette année avec l’invasion russe.

 

 

Crimes de guerre: le soldat russe " demande pardon "

Séquence cette fois à haute valeur symbolique pour l’Ukraine, le premier procès d’un militaire russe pour crime de guerre a repris jeudi à Kiev.

" Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon ", a dit le sergent Vadim Chichimarine, 21 ans et un visage juvénile, à la veuve de l’homme de 62 ans qu’il est accusé d’avoir abattu le 28 février dans le nord-est de l’Ukraine, alors que, sa colonne de blindés ayant été attaquée, il tentait de rejoindre les siens.

La prison à vie a été requise contre le jeune soldat, qui a plaidé coupable.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a encore qualifié mercredi " de fakes ou de mises en scène " les accusations pesant sur les troupes russes.

Un autre procès pour crimes de guerre s’est cependant ouvert jeudi dans le nord-est de l’Ukraine : celui de deux militaires russes accusés d’avoir tiré des roquettes sur des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv.

Le sergent Vadim Chichimarine, 21 ans, dans la salle du tribunal à Kiev.

 

A l’est, Severodonetsk au centre de l’offensive russe

Les bombardements russes continuent de faire des victimes. Ils ont fait 12 morts et 40 blessés jeudi à Severodonetsk, dans la région de Lougansk, selon le gouverneur local Serguiï Gaïdaï. Il a affirmé que la plupart des tirs avaient touché des immeubles d’habitation, et que le bilan pourrait s’alourdir.

Une équipe de l’AFP sur place a constaté que cette cité industrielle était transformée depuis plusieurs jours en champ de bataille et écrasée sous les tirs d’artillerie.

" Je ne sais pas combien de temps nous pouvons tenir ", s’est interrogée Nella Kachkina, 65 ans, une ancienne employée de la municipalité, aujourd’hui à la retraite.

 

Severodonetsk et Lyssytchansk constituent la dernière poche de résistance ukrainienne dans la région de Lougansk. Les Russes encerclent désormais ces deux localités, seulement séparées par une rivière, et les bombardent sans relâche pour épuiser la résistance et empêcher l’arrivée de renforts.

Selon un compte-rendu quotidien des militaires ukrainiens, " l’ennemi a intensifié ses attaques et tentatives d’assaut pour améliorer ses positions tactiques " dans le Donbass, la région de l’est russophone partiellement contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses et dont Moscou, faute d’avoir pu prendre Kiev et le reste du pays, veut prendre le contrôle total.

Le Pentagone a averti jeudi que malgré les succès des forces ukrainiennes dans le nord, l’armée russe parvenait à renforcer son emprise sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer.

" Nous sommes absolument déterminés à faire tout pour aider les Ukrainiens à se défendre ", a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense.

 

Le Pentagone pessimiste sur le sort du Donbass

Le Pentagone a prévenu jeudi que malgré les succès des forces ukrainiennes à Kharkiv, l’armée russe parvient à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer encore longtemps.

Les forces russes continuent à avoir des problèmes de cohésion, de moral des troupes et de logistique, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, sans confirmer les purges au sein du commandement militaire russe évoquées par Londres.

Mais " nous allons rester très prudents dans nos prédictions ", a-t-il ajouté.

" Nous sommes absolument déterminés à faire tout pour aider les Ukrainiens à se défendre, y compris en les formant à l’usage de capacités que nous leur fournissons ", a poursuivi ce haut responsable ayant requis l’anonymat.

Des soldats russes sur la route menant à Kherson, seule ville de taille, avec désormais Marioupol contrôlée par Moscou

 

 

" Ils se comportent très bien sur le champ de bataille, ils n’ont pas de problèmes de cohésion, ils n’ont pas de problèmes de commandement, leur logistique et leur approvisionnement sont vraiment historiques ", a-t-il ajouté.

" Mais les Russes ont encore à leur disposition une part importante des capacités qu’ils avaient amassées depuis l’automne " aux frontières de l’Ukraine, a-t-il souligné.

" La capacité de combat ne suffit pas pour gagner une guerre: il faut avoir la volonté de se battre, il faut un bon commandement ", a-t-il noté. Mais malgré tout ceci, " nous continuons à penser que ce conflit va durer ".

 

Entretien téléphonique Milley-Guerassimov

Les chefs d’état-major américain et russe se sont parlé jeudi au téléphone, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, a annoncé le Pentagone.

Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov " ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité ", a précisé le porte-parole de l’état-major américain, le colonel Dave Butler.

D’un commun accord, ils ont décidé de ne pas publier les détails de leur conversation, a-t-il ajouté.

 

Le Kremlin s’est préparé à la crise alimentaire avant l’invasion

Le Kremlin a affirmé jeudi que la Russie s’était préparée dès la fin 2021 à la crise alimentaire qui a touché le monde avec le déclenchement du conflit ukrainien en février 2022.

Le conseiller au Kremlin, Maxim Orechkine a relevé lors d’un forum de la jeunesse à Moscou que " la principale cause de la faim dans le monde qui aura lieu cette année, ce sont les mesures économiques irréfléchies des Etats-Unis, de l’UE ", références aux sanctions qui frappent la Russie, minant ses capacités d’exportations d’engrais et de blé.

Il a souligné, selon les agences russes, que le président Vladimir Poutine avait préparé le pays aux conséquences d’une crise alimentaire mondiale dès la fin 2021, c’est-à-dire avant l’offensive contre l’Ukraine de février 2022 que Moscou démentait préparer à l’époque, et alors que la crainte d’un conflit poussaient déjà les prix alimentaires mondiaux à la hausse.

" Vladimir Vladimirovitch (Poutine) avait compris que ces questions (alimentaires) pouvaient toucher la Russie. Ainsi, on a commencé dès la fin de l’année dernière à préparer activement la Russie à la faim dans le monde ", a-t-il dit.

A l’époque, la Russie était déjà confrontée à une inflation de prix alimentaires et avait introduit des restrictions ou des taxes sur les exportations de céréales, d’huiles et d’engrais.

" Ca nous permet d’être sûr de nous " aujourd’hui, a dit M. Orechkine.

Selon Moscou, ce n’est en aucun cas l’entrée de son armée en Ukraine, l’un des principaux exportateurs mondiaux de blé, qui provoque une crise alimentaire, mais bien les sanctions occidentales décidées en représailles.

Le système russe de défense anti-aérienne S-400

 

Le Bélarus achète des S-400 et des Iskander à la Russie

Le Bélarus a acheté à la Russie des systèmes de défense anti-aérienne S-400 et des missiles Iskander, a annoncé jeudi le président bélarusse Alexandre Loukachenko.

Cette annonce intervient au 85e jour de l’opération militaire russe en Ukraine, lancée le 24 février. Le Bélarus, principal allié de la Russie et frontalier de l’Ukraine, est devenu base arrière de l’offensive russe.

" Nous nous sommes mis d’accord avec (le président russe Vladimir) Poutine ", a déclaré M. Loukachenko, cité par son service de presse dans un communiqué sur la messagerie Telegram.

Il a affirmé avoir acquis la quantité " nécessaire " de ces armes, sans plus de précisions.

" Avec de telles armes, c’est déjà une armée complètement différente ", a assuré M. Loukachenko, en soulignant que ces armes " sont capables d’infliger des dommages colossaux ".

Début mai, Alexandre Loukachenko, âgé de 67 ans, qui dirige le Bélarus d’une main de fer depuis 1994, a accusé l’Occident d’être " obsédé " par les idées nazies et d’être " en guerre contre la Russie " en Ukraine.

 

Avec AFP

 

 

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