Il n’y aura donc pas d’autre débat entre Kamala Harris et Donald Trump. L’ancien président a rejeté l’idée, défendue par sa rivale démocrate, jeudi alors que tous deux continuaient d’écumer les États décisifs en vue de l’élection présidentielle.

" Il n’y aura pas de troisième débat ", a asséné le candidat républicain sur sa plateforme Truth Social, en comptant son échange télévisé en juin face au président Joe Biden, alors encore candidat, en plus de sa confrontation mardi avec la vice-présidente.

En campagne en Caroline du Nord (sud-est), un État où elle compte sur les voix des Afro-Américains et des jeunes pour l’emporter face à Donald Trump, la démocrate de 59 ans a, au contraire, jugé que " les électeurs méritaient un second débat ".

De l’avis général, c’est elle qui a dominé celui de mardi, en ne cessant d’attirer son rival sur les sujets les plus susceptibles de blesser son égo – le succès de ses meetings, les désaffections de ses anciens alliés politiques, sa réputation internationale…

Cela n’a pas empêché Donald Trump d’affirmer qu’au contraire c’est lui qui avait " gagné " le débat, tout en attaquant l’impartialité des deux journalistes d’ABC qui ont animé les échanges.

Kamala Harris tente de capitaliser sur cet élan: en Caroline du Nord, elle a affirmé jeudi que " l’Amérique était prête pour un nouveau chemin " et " une nouvelle génération de dirigeants ".

Elle a aussi jugé, comme elle le fait à chaque étape de sa campagne très disciplinée et résolument centriste, que l’Amérique voulait " tourner la page " Trump.

Lors d’un meeting jeudi dans l’Arizona (sud-ouest), un État frontalier du Mexique, le milliardaire de 78 ans a continué à faire référence à une affirmation mensongère et raciste selon laquelle des migrants haïtiens volaient des chiens et des chats pour les manger à Springfield, petite ville de l’Ohio.

" C’était une magnifique communauté, c’est horrible ce qui s’est passé ", a-t-il lancé à la foule, évoquant aussi, sans preuve, le cas de migrants s’en prenant à des " oies ", ou " violant de jeunes filles américaines ".

Le candidat républicain promet en cas d’élection de lutter contre l’immigration illégale à coups d’expulsions massives.

La porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre a estimé que ces théories complotistes " immondes " mettaient " des vies en danger ", alors que la mairie de Springfield a dû être évacuée jeudi à la suite d’une alerte à la bombe.

Comme lors des deux précédentes présidentielles, celle de 2024 pourrait se jouer à quelques milliers de voix dans certains comtés stratégiques de six ou sept États pivots, en raison du mode de scrutin – le suffrage universel indirect.

Cette perspective d’une élection serrée fait craindre une vague de contestation potentiellement violente autour des opérations électorales, puisque que Donald Trump a refusé de s’engager à concéder une éventuelle nouvelle défaite.

Les autorités fédérales ont annoncé jeudi que la certification du résultat de la présidentielle par le Congrès, le 6 janvier prochain, se déroulerait avec le plus haut niveau de sécurité possible pour un événement officiel en Amérique.

À cette date en 2021, des partisans de Donald Trump avaient attaqué le Capitole pour tenter d’empêcher les parlementaires de confirmer la victoire du démocrate Joe Biden.

Avec AFP