Une métamorphose s’est opérée dans la mode homme de la Maison Dior.
Des rubans évanescents et des drapés sur les épaules rappelant le mouvement des vagues sont à l’honneur. L’aisance et la fluidité deviennent les maîtres mots de la mode masculine vue par Dior.

"Il y a un nouveau sentiment d’aisance dans la collection, dans une combinaison de formel et d’informel (…) un sentiment de métamorphose et de changement à travers le motif de l’eau", annonce le Britannique Kim Jones, directeur artistique des collections Dior homme. Un manteau blanc ultra-chic avec des rubans qui dépassent, suivant l’allure comme des mini traînes, porté sur des bermudas avec d’imposantes bottes blanches et des chaussettes hautes, a donné le ton de cette collection automne-hiver présentée dans le cadre de la semaine du prêt-à-porter masculin à Paris.

Les gros plans des visages des acteurs Robert Pattinson et Gwendoline Christie récitant des extraits de "The Waste Land" du poète américain T. S. Eliot ont été projetés sur les murs du pavillon, ainsi que ceux de mannequins et des détails de tenues avant qu’on ne les aperçoive en vrai. Motifs littéraires de T.S Eliot, la Tamise et la Seine ont inspiré Kim Jones pour ses silhouettes fluides. Éléments masculins et féminins se mélangent pour plus de sensualité.

Dans les costumes gris clair, la tradition et les matières du "tailoring" anglais rencontrent celles de la haute couture française. Le tombé et le mouvement du pantalon fascinent, mais il y a aussi un large choix de bermudas.

Plusieurs pièces qui prennent de la couleur – jaune ou bleu vifs – évoquent les vêtements des marins. De grosses chaussures et des bottes imprimées en 3D invitent aussi à des activités d’extérieur. Les sacs à main sont dépouillés d’éléments superflus dans une approche de simplification en hommage à Yves Saint-Laurent.

Saint-Laurent, nommé à 21 ans chez Christian Dior après la mort de ce dernier et qui avait présenté sa première collection pour cette maison il y a 65 ans en 1958, est la principale source d’inspiration de ce défilé. Chez la maison Saint Laurent, revenue en début de semaine au calendrier de la Fashion week homme après une longue absence, la silhouette longue et fluide était en vedette. Adoptée également par Charlotte Gainsbourg – tailleur pantalon noir et blouse blanche – qui a joué du piano pendant le défilé intimiste.

La marque Ami d’Alexandre Mattiussi a organisé un défilé mixte, jeudi soir, à l’Opéra Bastille, qu’a clôturé Charlotte Rampling en tailleur pantalon bleu marine oversize.

Devant un parterre de célébrités parmi lesquelles Catherine Deneuve, Carla Bruni, Xavier Dolan ou Pierre Niney, a défilé un vestiaire très portable et interchangeable, surtout pour les vestes et manteaux aux épaules larges.
Créateur d’une mode masculine "pragmatique", Alexandre Mattiussi a conquis plusieurs admiratrices, notamment dans le monde du cinéma, et habillé Sophie Marceau et Rossy de Palma pour le tapis rouge à Cannes.

La nouvelle collection se veut "légère avec des matières plus douces" en couleurs claires et pastel et une silhouette fluide. Le Belge Dries Van Noten a, lui, organisé "une rave party" dans un garage où l’on tombait à chaque niveau sur des musiciens expérimentaux avant d’arriver au défilé, debout, en sirotant des bières. "Je voudrais avoir cette énergie et l’expression de soi d’une rave party des années 90, mélangées avec des éléments surréalistes de la nature", a-t-il expliqué à la presse. "La silhouette est importante: épaules larges, taille étroite, c’est une question de confort", a-t-il souligné.

Tons terreux, matières brutes qui semblent délavées se mélangent avec des mailles fines dans des tons chair. Les sabots en fourrure donnent de la texture à des lignes élégantes, les bottes solides suggèrent une exploration. Les pantalons sont fluides, à taille haute. Chez le Britannique Paul Smith, les vestes "sont plus longues et plus douces, très confortables à porter" et la maille a "une place importante". Les pantalons sont dotés de boutons-pression réglables et de fentes latérales. Ils se portent avec des pardessus à bordure ou des bombers courts.

Bélinda Ibrahim et AFP