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La Mostra de Venise, qui a depuis longtemps servi de plate-forme à des débuts cinématographiques audacieux, a accueilli cette année un retour très attendu: celui de l’acteur Michael Fassbender. L’éminent cinéaste David Fincher a choisi ce cadre prestigieux pour la présentation de son dernier film, The Killer, marquant le retour de M. Fassbender à l’écran après un hiatus de quatre années consacrées à une carrière en sport automobile.

L’acteur irlando-allemand avait décidé en 2017 de délaisser le cinéma, un monde où il avait alterné entre blockbusters comme X-Men et films d’auteur acclamés comme Hunger et Twelve Years a Slave, pour se lancer dans une nouvelle aventure: la course automobile. M. Fassbender avait d’abord rejoint le Ferrari Challenge avant de s’engager dans le championnat European Le Mans Series (ELMS).

Une étoile absente, mais non oubliée à Venise

David Fincher, lors d’une conférence de presse, souligne l’importance du calendrier de M. Fassbender pour le film. "Si nous n’avions pas été en mesure de nous adapter à sa disponibilité entre deux saisons de courses, nous n’aurions probablement pas tourné le film", a-t-il déclaré. The Killer, une production Netflix, ne sortira pas en salle en France, mais sera disponible directement sur la plate-forme de streaming.

Un thriller à l’image de son époque

David Fincher, connu pour ses films culte comme Seven et Fight Club, s’amuse à l’idée que The Killer puisse instiller une dose de paranoïa chez les spectateurs. Le film se concentre sur le personnage de M. Fassbender, un tueur à gages dont la concentration est continuellement perturbée par des événements imprévus. Il marque également le retour de M. Fincher à Venise, où Fight Club avait été hué en 1999 avant de devenir un film culte.

La toile de fond sociale: la grève d’Hollywood

Il convient de noter que la grève des acteurs et des scénaristes à Hollywood a eu une incidence palpable sur le festival, empêchant M. Fassbender et sa costar Tilda Swinton de se rendre à Venise. La grève a également éclipsé la présence d’autres stars américaines comme Bradley Cooper et Emma Stone. David Fincher a exprimé son empathie pour les deux parties en conflit, tout en soulignant les défis supplémentaires engendrés par la pandémie. "Je peux comprendre les deux camps. Je crois que tout ce que l’on peut faire, c’est les encourager à parler", soutient-il.

Le nouveau film de M. Fincher et le retour de M. Fassbender ajoutent une couche complexe au tissu déjà riche de cette édition de la Mostra de Venise. Entre les grèves d’Hollywood et la pandémie, le festival devient une scène où les défis contemporains du monde du cinéma se révèlent avec acuité. Le tapis rouge peut avoir perdu quelques-unes de ses étoiles, mais il n’a rien perdu de son éclat, surtout avec des retours aussi marquants que celui de Michael Fassbender.

Avec AFP