La Villa al-Qamar est un programme emblématique de l’Institut français du Liban en matière de résidences artistiques. La quatrième édition de ce programme a suscité un vif intérêt, comme en témoigne le nombre de dossiers reçus, s’élevant à 76. La période de sélection, s’étalant du 19 février au 15 mars, a culminé avec l’annonce de cinq projets lauréats qui bénéficieront d’une résidence d’un à trois mois.

Au fil de ses éditions, la Villa al-Qamar a vu s’épanouir 13 projets de résidence, autant d’occasions d’échanges, de découvertes et de créations partagées avec les communautés libanaises. Pour sa quatrième édition, après un appel à candidatures lancé en janvier, cinq nouveaux lauréats ont été choisis pour vivre cette expérience unique, s’immergeant au plus près des populations, nouant des liens avec les milieux artistiques, universitaires et culturels du Liban, tout en développant des dispositifs de médiation avec les publics locaux.

En 2024, la Villa al-Qamar innove en permettant, pour la première fois, la mise en place de résidences itinérantes, encourageant les artistes à voyager à travers différentes régions du Liban. De plus, cette édition marque l’introduction d’une résidence spécifiquement dédiée aux écritures contemporaines et à la littérature.

Les projets sélectionnés reflètent une diversité de démarches et de thématiques: Ultraviolet de Chedly Attallah explore la culture des éleveurs de pigeons à travers une création vidéo; Sur le seuil des horizons de Benoît Billotte interroge l’intersection entre artisanat, urbanisme et ornements à Saïda; Paysage sonore, œuvre de Maya Mouawad et Cyril Laurier, est une immersion dans la création numérique et sonore; L’Atlas des solidarités de Frank Smith propose une exploration écrite et visuelle des solidarités au Liban; tandis que Ne perdez pas des yeux le rosier sauvage de Barbara Sylvain et Caroline Tabet se penche sur la figure de la femme artisane à travers l’écriture théâtrale et la photographie.

Le processus de sélection rigoureux a été mené par une équipe d’experts des scènes culturelles libanaise et française. La présélection avait été réalisée par la Maison internationale des écrivains de Beyrouth et Chloé Fricout, responsable du pôle Résidences de l’Institut français. Les candidats présélectionnés ont ensuite été évalués par un jury composé de figures éminentes du monde culturel et artistique, assurant ainsi une sélection diversifiée et de haute qualité.

Depuis son lancement en 2021, la Villa al-Qamar propose un accompagnement personnalisé aux artistes français, seuls ou en collaboration avec des homologues libanais, issus de toutes disciplines artistiques. Les séjours, d’une durée d’un à trois mois, sont conçus pour renforcer le dialogue interculturel entre la France et le Liban. Les artistes sont encouragés à élaborer des projets profondément ancrés dans le tissu local, facilitant ainsi des rencontres enrichissantes avec les habitants et les acteurs culturels et artistiques locaux. Initialement implanté dans le Chouf à Deir el-Qamar, le programme de résidence artistique de la Villa al-Qamar a, dès 2022, étendu son champ d’action au nord et au sud du Liban, intégrant les villes de Tripoli et de Saïda. En 2024, il s’enrichit davantage en accueillant Zahlé parmi ses sites de résidence. Cette expansion territoriale permet d’explorer et de questionner la diversité libanaise à travers des projets de recherche et de création artistique.

Les nouvelles résidences débuteront en juin 2024 et s’échelonneront jusqu’à décembre, marquant ainsi une année significative pour le dialogue interculturel et la création artistique entre la France et le Liban. La Villa al-Qamar continue de jouer un rôle crucial dans la promotion de l’innovation artistique et la mise en lumière des talents, consolidant le pont culturel entre les deux pays.