Au commencement d’une psychanalyse, il y a toujours le tourment de l’affect. Parmi les affects qui peuvent venir toucher une personne, l’angoisse est l’insupportable même.

Un ressenti moral atroce, avec un impact corporel majeur. Jambes coupées, gorge nouée, respiration oppressée, sensation d’enfermement en soi-même, ou de vertige, voire de chute dans le vide: la personne, livrée au malaise jusqu’au plus intime de son être, a le sentiment d’être la proie d’une force occulte annonçant l’approche d’un danger aussi menaçant qu’énigmatique. "Qu’est-ce qui m’arrive?", constitue sa première demande au psychanalyste.
En dépit de ses manifestations étranges et inquiétantes, l’angoisse n’est ni une fatalité, ni même une calamité. Parce qu’elle traite tout affect au plan de ses causes, la psychanalyse sait que l’angoisse est fondamentalement du côté du sujet. Si, avant d’être analysée, l’angoisse crie si fort, c’est qu’elle a un message à délivrer, incompris jusqu’alors: un message d’alerte, en provenance de l’inconscient, qui signale un danger subjectif (humain) imminent. Ce danger, qu’une psychanalyse permet de déchiffrer dans les termes propres à chacun, est toujours, en dernier ressort, celui de se trouver réduit au statut d’objet de l’Autre.
Une psychanalyse guérit l’angoisse en remontant le fil d’Ariane de l’affect jusqu’à cerner l’objet réel qui le produit. Dès lors, l’angoisse perd sa charge symptomatique, et reprend sa fonction d’alerte dans une mesure normale, non douloureuse.
Une psychanalyse est une traversée de l’énigme de l’angoisse, traversée qui neutralise notre souffrance et fait émerger un savoir libérateur sur notre lien à l’Autre. Pour réinventer notre place et vivre apaisé.

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