Artliban Calima ,née en 2019, possède déjà un catalogue étoffé et beaucoup de projets qui sont en cours. Ici Beyrouth a rencontré Nidal Haddad qui officie contre vents et marées, par amour du livre… et du prochain.

Derrière cette jeune maison d’édition se trouve une femme aussi passionnée que déterminée. Nidal Haddad fait partie de ces personnes qui voient toujours le bon côté des choses. Au moment où la crise économique enlise le Liban, elle se lance dans des projets aussi multiples que variés. Sa passion pour les mots et surtout pour son pays n’a aucune limite. Peu importent les conditions qui se présentent à elle, elle nagera toujours à contre-courant et répondra toujours présente, alliant l’utile, le secours, à l’agréable.

" C’est mon amour pour la lecture et pour l’écriture qui m’a poussée à fonder la maison d’édition Artliban Calima. " nous confie Nidal Haddad. " Lancée en 2019, elle a sondé les domaines de la littérature et des sciences humaines et a exploré les plages infinies de l’art. "
Cette maison d’édition est " une tribune pour le partage des idées et l’expression des émotions à travers les mots et les couleurs. Des liens sont créés et des ponts sont construits entre les hommes à travers la littérature. Son rôle est de tenter de bouger les consciences, de connecter les êtres, les idées et les aspirations. " Vaste programme pour cette femme qui carbure à l’amour des mots et qui est perfectionniste au point de faire, de chaque ouvrage, une oeuvre d’art en soi.

Éditer en temps de crise? Oui !

Ce n’est pas la crise qui va arrêter Nidal Haddad dans la réalisation de ses projets. Bien au contraire. Elle se lance alors dans la publication d’une série d’ouvrages à but caritatif, mettant ainsi le beau au servive de l’Autre. " Éditer en temps de crise est un acte de résistance culturelle. "ajoute-t-elle. " Un acte d’amour envers mon pays. Une prière à travers la création d’ouvrages dont la plupart sont à but humanitaire. Tant que le Liban va mal, ma maison d’édition est à son service parce que c’est par le biais de la culture que j’aime aider mon pays à se relever de ce cauchemar qui touche le cœur de sa société. " Nidal Haddad se sent  " nantie d’une mission, celle de mettre en avant la richesses culturelle libanaise qui caractérise le peuple libanais, de la préserver et de l’enrichir durant ces temps difficiles que nous traversons sur tous les plans. En y réfléchissant davantage, je crois que J’essaie probablement de faire la Révolution à travers les arts et les lettres. "

Un catalogue aussi riche que varié… en dépit de tout.

Si le marché de l’édition va mal aussi bien au Liban que dans le monde et que l’engouement pour l’édition numérique prend le dessus, le tout couronné par une crise sanitaire mondiale sans précédent, cette éditrice a décidé de chausser des bottes de sept lieues pour dépasser tous les obstacles qui se présentent à elle. " Il est vrai que j’ai édité plusieurs ouvrages et j’ai des projets en cours, surtout des ouvrages collectifs (l’union ne fait-elle pas la force du livre aussi ?), mais peut-être pas au même rythme que j’aurais pu/dû le faire en temps normal? " Et voilà qui nous démontre ce dont une femme déterminée comme elle est capable. À la question de savoir quel ouvrage, parmi son catalogue, lui tient le plus à coeur, elle répond: " Impossible de choisir. C’est comme si vous demandiez à une mère de choisir le plus cher parmi ses enfants. Chaque ouvrage a son propre parfum, sa propre histoire et c’est le fait que mes publications ne sont pas identiques qui fait leur charme et unicité. "