Pouvait-on encore vivre d’espoirs et d’illusions après tant d’occasions ratées et autant de mauvais sorts jetés ? Beyrouth atomisée, sa population à genoux, le Liban-mendiant croulant sous une crise sans précédent… Le changement ? Il ne pouvait pas arriver comme une déferlante ; pas dans la situation actuelle du pays, pas lorsque les prix flambent, à commencer par ceux du carburant. Effectuer de longs trajets est devenu un luxe que peu de personnes peuvent se permettre. Et non, ce n’est pas pour justifier le taux élevé d’abstention, mais pour tenter de mieux le comprendre en l’appréhendant du côté de la bourse et de celui de la vie. Les Libanais n’ont plus de vie digne de ce nom et ceci ne fait que s’aggraver. La crise est venue à bout de tout et de tous.

Il n’empêche : le changement issu par le désespoir a pointé du nez. Il a été initié par ceux qui portent la rage en eux, ceux qui souhaitent casser le moule des traditions et des répétitions. Ceux qui veulent voir de nouvelles têtes : celles formatées par une révolution qui a été réprimée par la force et qui n’ont jamais lâché prise, d’autres issues de partis politiques qui peuvent faire le poids face aux armes et affadir enfin l’aura du parti de l’orange amère (qui tire sa force de son allié armé) qui a sonné le glas du pays du Cèdre. Le Liban n’a jamais été aussi démuni que durant ce mandant de la honte ; mandat qui l’a dépouillé de tout ce qu’il possédait encore, à savoir sa dignité.

Ce rééquilibrage des forces en présence est une nécessité. Il est temps de mettre des limites à ceux qui se croient tout permis.
Il est temps de replacer le Liban sur l’échiquier international.
Il est temps de pouvoir négocier l’aide du FMI.
Il est surtout temps de sortir de cette autocratie totalitaire qui entend travestir l’identité de notre pays.
Il est plus que temps qu’il y ait, au sein du Parlement, une majorité de parlementaires qui oseront dire non aux armes, parce qu’eux aussi savent les manier.

Non, la violence n’est pas la solution, mais la légitime défense est un droit sacré… et pour ceci, merci à tous ceux qui ont percé un peu partout, faisant des trous dans la toile d’araignée tissée par des marionnettistes sans foi ni loi, qui n’ont eu de cesse d’asphyxier le pays du Cèdre et de faire fuir ses habitants…

" Ils ont essayé à maintes reprises de nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines… "