Capri, île flottant entre le ciel et l’eau, presque irréelle tant elle est belle, est parcourue jusqu’à sa cime par une colonne de marches vertigineuses, sur une dénivellation de 200 m. Il s’agit de l’escalier phénicien, seule voie de communication entre Anacapri et Capri jusqu’en 1874. Les marches taillées dans la roche au tracé abrupt, partent de Marina Grande près du palazzo a Mare et grimpent le long de l’éperon rocheux jusqu’au rocher de Capodimonte, près de la Villa San Michele où se trouvait la porte médiévale de la petite ville.

Il suffit quelquefois d’un murmure familier ou d’un adjectif qui évoque un retour aux sources, pour transformer une éternelle touriste du Mezzogiorno en kamikaze de l’escalade. L’escalier de Capri ne doit pas son appellation aux Phéniciens. Leur présence sur l’île " azzurra " est loin d’être prouvée. Il aurait été taillé par les colons grecs entre le VIe et le Ve siècle avant Jésus-Christ. L’appellation est due à la tendance exaltée des érudits napolitains à attribuer aux Phéniciens les noms de lieux que l’on considère antérieurs aux Grecs. Je dois à cet adjectif d’avoir stoïquement opté pour les marches en évitant la navette. La découverte de l’île sur le sentier qui serpente entre bois et belvédères n’a pas son pareil. Perdre son souffle, renaître à l’infinie beauté des lieux, happée par l’azur, cela est bien digne d’un phénix et cela justifie pleinement l’adjectif venu d’orient.

 

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