La directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a affirmé jeudi que l’institution ne soutiendrait qu’un programme " complet " pour le Liban qui s’attaquera à tous les fléaux dont la corruption.

" Je n’ai encore rien à partager à part dire que notre équipe travaille en étroite collaboration avec ses homologues libanais ", a déclaré Mme Georgieva lors d’un entretien avec quelques journalistes dont l’AFP.

" Et nous insistons sur le fait qu’il doit s’agir d’un programme complet ". Des responsables libanais ont entamé le 24 janvier des pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) sur des mesures de soutien visant à sortir le pays de la pire crise économique de son histoire.

" Nous savons tous que la situation du pays est très, très grave, qu’elle l’est depuis longtemps et qu’en l’absence d’un engagement fort du gouvernement pour changer le cours du pays, la souffrance du peuple libanais continuerait ", a souligné la directrice de l’institution. Elle s’est félicité du fait que les équipes du FMI aient désormais " un partenaire ".

Les discussions portent actuellement " sur les éléments d’une proposition de budget, sur les plans que le pays propose pour faire face au (problème du) secteur financier et plus largement sur les réformes dont le pays a besoin, y compris en matière de transparence, sur ce que fait le gouvernement en matière de lutte contre la corruption, et sur les implications d’un environnement politique intérieur très difficile ", a-t-elle détaillé.

Pour autant, " nous n’avons pas encore de résultats précis ". " Bien que je sois très heureuse de voir cet engagement, voyons jusqu’où et à quelle vitesse nous pouvons aller pour être en mesure de soutenir un programme ", a-t-elle également réagi. Interrogée sur les problèmes de corruption endémique au Liban et le risque pour la réputation du FMI, Kristalina Georgieva a souligné que le FMI était " conscient de cela ". Elle a enfin noté la nécessité d’obtenir le soutien de tous pour un programme, dont celui " de la société " et " des gens ordinaires ".

L’État libanais a fait défaut sur sa dette souveraine en 2020, une première dans son histoire. La monnaie a perdu environ 90% de sa valeur sur le marché noir et quatre Libanais sur cinq vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l’ONU, une paupérisation accélérée notamment par une inflation à trois chiffres.

Malgré le déclin social et économique choquant du pays, la classe dirigeante a continué de bloquer les réformes auxquelles les donateurs étrangers ont pourtant conditionné leur aide.