Le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a présenté mercredi au Conseil des ministres un grave rapport dont il ressort que la centrale électrique de Zouk renferme des matières chimiques qui constituent un véritable danger pour la région. 

C’est un véritable cri d’alarme qu’a lancé mercredi le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui lors de la réunion du Conseil des ministres qui s’est tenue au Grand Sérail sous la présidence du chef du gouvernement Nagib Mikati. Il a présenté aux membres du gouvernement un rapport dont il ressort que la centrale électrique de Zouk renferme des matières chimiques périmées qui constituent un grave danger pour la région, d’autant qu’elles sont situées à proximité immédiate de dépôts de gaz.

Le rapport transmis par M. Maoulaoui fait état notamment de la présence de Trisodium phosphate entreposé de manière dangereuse. Le document précise que le danger provient essentiellement du fait que cette matière chimique est située non loin de dépôts de fuel, d’hydrogène et d’acide chlorhydrique. Le document souligne en outre que la centrale est très mal gardée et que son enceinte présente plusieurs failles.

Les autres points à l’ordre du jour  

Parallèlement à ce dossier explosif à la centrale de Zouk, il a été également question d’électricité d’une manière plus générale lors du Conseil des ministres. Le ministre de l’Energie Walid Fayad est ainsi revenu à la charge pour demander un financement à EDL. La question n’a pas été tranchée, mais le ministre des Finances a révélé que le montant demandé par EDL n’a pas été rejeté, mais il est en cours de discussion.

Dimanche, le ministre de l’Énergie avait rencontré son homologue qatari pour discuter de l’aide que le Qatar pourrait octroyer au Liban au niveau du secteur de l’électricité.

Autre sujet crucial discuté en Conseil des ministres : l’approvisionnement en essence et le financement des importations de carburants. Le ministre de l’Énergie a affirmé à ce propos que " la BDL a imposé de nouvelles restrictions sur les transferts en dollars à l’étranger, ce qui pourrait provoquer des files d’attente devant les stations d’essence ". Le gouvernement a donc demandé au ministre des Finances de coordonner avec la BDL pour continuer à payer les stations d’essence, pendant encore deux mois, via la plateforme " Sayrafa " de la BDL, comme c’était le cas auparavant.

La justice

Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé la proposition du ministre de la Justice Henri Khoury de former une commission qu’il dirigera, composée de juges et de banquiers, pour discuter des procédures judiciaires concernant le système bancaire.

Selon certaines informations, le Conseil des ministres a adopté une étude proposée par le ministre des déplacés, Issam Charafeddine, pour sauver le secteur bancaire en fructifiant les actifs de l’État et en mettant sur pied des fusions avec des banques arabes.

Quant à la question du pouvoir judiciaire, le Premier ministre a rappelé que la réunion de samedi était destinée à des consultations portant sur ce pouvoir judiciaire " qui doit jouer son rôle et appliquer uniquement la loi ".

Le ministre de la Justice, Henri Khoury, a évoqué les nominations judiciaires partielles qui ont eu lieu, souhaitant qu’elles soient " complétées par la tenue du Conseil supérieur de la magistrature pour achever les nominations générales ".

Au début de la séance, le Premier ministre s’est réjoui du fait que le nuage qui assombrissait les relations entre le Liban et les pays du Golfe est en train de se dissiper. Il a espéré que les relations reviennent à la normale très prochainement. Il a ajouté sur ce plan : " Nous tenons à mettre en œuvre ce qui a été souligné dans la déclaration ministérielle, et nous appelons les frères arabes à se tenir aux côtés du Liban ".

M. Mikati a en outre abordé la question de la sécurité alimentaire, en se référant à " une série de mesures prises à cet égard ", soulignant que " certaines des positions évoquées suscitent des craintes déplacées ".