Le cabinet s’est réuni mercredi sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, avec à 1’ordre du jour un projet de loi controversé sur le contrôle des capitaux. Le texte a été approuvé avec quelques amendements basés sur les observations de certains ministres et devrait légitimer les restrictions bancaires instaurées depuis fin 2019.

Le projet de loi sur le contrôle des capitaux a été approuvé hier par le gouvernement avec l’introduction de quelques amendements "non essentiels" basés sur les observations de certains ministres. Ainsi, la loi sera appliquée sur deux ans et non pas cinq et les étudiants vivant à l’étranger ainsi que leurs parents en ont été exemptés et donc ces derniers peuvent transférer de l’argent à l’étranger.

Le gouvernement estime que le projet de loi qu’il a présenté tient compte des remarques et observations du Fonds monétaire international. Le duo chiite a cependant rejeté le texte sous sa forme actuelle, exprimant la volonté d’y ajouter des remarques.

La chaîne locale LBCI a rapporté que le ministre des Travaux publics Ali Hamiyé n’a pas approuvé le document dans sa forme actuelle, car il n’a pas pris en compte certains points essentiels, dont ceux liés aux déposants. Il a estimé que l’on ne peut pas préserver les droits des déposants si l’on ne fixe pas de calendrier détaillant le délai de recouvrement des fonds. Il a aussi noté que le montant du retrait mensuel ne doit pas être limité à seulement mille dollars, et demandé que ses commentaires soient pris en compte.

La mouture initiale avait été vivement critiquée et rejetée par les commissions parlementaires des Finances et du Budget, et de l’Administration et de la Justice. Elle devait d’ailleurs être discutée au Parlement mardi dernier mais a été retirée de l’ordre du jour afin que le gouvernement revoie le texte et le renvoie en commissions.

Dans toutes ses critiques et controverses, il semble que personne ne veuille assumer la responsabilité de ce projet de loi exigé par le FMI pour débloquer une assistance au Liban.

Pendant la séance, le Premier ministre a déclaré: "Depuis que nous avons assumé la responsabilité de ce projet de loi, nous sommes conscients de l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous avons d’énormes responsabilités pour arrêter l’effondrement du pays, traiter autant de dossiers que possible et mettre d’autres questions sur la voie de la solution. L’ensemble de la communauté internationale nous soutient et soutient le gouvernement et cela s’est fait sentir lors de ma visite au Qatar".