Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a une nouvelle fois pris position samedi contre la politique de blocage des institutions politiques et judiciaires libanaises menée par le Hezbollah.

M. Joumblatt s’est élevé contre le règne de l’impunité, aussi bien concernant la longue liste d’assassinats politiques qui continuent de frapper le pays depuis des décennies sans la moindre sanction en contrepartie, que les explosions et incidents armés qui se déroulent sur le territoire libanais.

“Deux enquêtes judiciaires n’ont pas suivi leur cours”, a dénoncé M. Joumblatt, en allusion à l’explosion du port de Beyrouth, qui, le 4 août 2020, avait fait plus de 200 tués et de nombreux blessés, et aux accrochages armés de Tayyouné le 14 octobre 2021 entre des partisans du duopole chiite Hezbollah-Amal et des habitants du quartier de Aïn el-Remmané, qui avaient fait huit tués et plusieurs blessés.

Les incidents de Tayyouné, aux abords de Aïn el-Remmané, s’étaient déroulés en marge d’une manifestation du duopole chiite appelant à démettre le juge d’instruction dans le dossier de l’enquête sur l’explosion du port, Tarek Bitar. Le Hezbollah, et avec lui certains de ses alliés politiques, accusent le juge Bitar de “politiser” l’enquête, après que ce dernier ait émis une série de convocations et de mandats d’arrêts contre un ensemble d’ex-responsables, proches directement ou indirectement du tandem chiite.

“Je ne comprends pas ces manœuvres pour occulter la loi sous le slogan de l’immunité. Ça suffit de fuir la justice. Après 36 assassinats politiques et trois tentatives d’assassinat, seul un mandat d’arrêt a été émis”, a-t-il indiqué, reprenant en substance ses propos lors de l’entretien qu’il avait accordé à Ici Beyrouth le 2 décembre.


“Un assassinat collectif s’est produit dans le port de Beyrouth, et nous en sommes encore au seuil de l’enquête”, a déploré M. Joumblatt.

“Ils ont lié l’enquête à la tenue des réunions du Conseil des ministres”, a ajouté le chef du PSP en en allusion au Hezbollah. “Or plus ces réunions tardent à avoir lieu et plus le processus d‘effondrement du pays s’aggrave”, a-t-il souligné.

Critiquant le Hezbollah sans le nommer, il a par ailleurs dit: “En l’absence de l’Etat et du contrôle étatique des frontières libanaises, comment redonner espoir ? Mais nous resterons attachés à l’espoir”.

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