Et rebelote. La septième séance électorale de la Chambre a pris fin jeudi sans qu’un nouveau président ne soit élu. La prochaine séance a été fixée au jeudi 1ᵉʳ décembre à 11h.

Comme à leur habitude, les députés du 8 Mars ont glissé des bulletins blancs lors du premier tour du scrutin avant de provoquer un défaut de quorum. Certains d’entre eux n’ont même pas attendu la fin du dépouillement des bulletins pour sortir de l’hémicycle.

Cent dix députés sur 128 députés ont pris part à cette session au cours de laquelle Michel Moawad a obtenu 42 voix, Issam Khalifé 6 voix, Ziyad Baroud deux voix. Par ailleurs, 50 députés ont voté blanc, 8 ont glissé un bulletin avec la mention " Liban nouveau  " et 1 bulletin a été annulé portant le nom de l’ancien président du Chili Salvador Allende. Un député a également voté pour Badri Daher, l’ancien directeur général des douanes, proche du camp de l’ancien président Michel Aoun et détenu dans l’affaire de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

Une fois la séance levée, le chef du parti Kataëb Samy Gemayel a critiqué les députés qui " n’attendent qu’un compromis qui permettrait à la classe politique de rester au pouvoir pour détruire ce qui reste du pays ". " Je ne sais pas si ça vaut la peine de continuer à participer à cette mascarade, a-t-il ajouté. Il faut que les séances se succèdent jusqu’à l’élection d’un président ".

De son côté, Michel Moawad, député de Zghorta et candidat à la présidentielle, a appelé l’opposition et les souverainistes à s’unir pour assurer une majorité. " C’est alors que nous pourrons mener la bataille du quorum, parce que l’autre camp a recours à ce prétexte pour continuer à bloquer la présidentielle ", a-t-il déclaré. Et d’affirmer: " Il faut prendre des risques pour sauver le Liban. Je préfère mener une bataille difficile que d’être un faux témoin de l’effondrement du pays. "

En réponse à une question, M. Moawad a invité ceux qui ne le soutiennent pas à proposer le nom d’un candidat " souverainiste, capable de sortir le pays de sa crise ". " Je serais le premier à appuyer sa candidature ", a-t-il insisté.

Pour sa part, le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, a appelé au compromis et au dialogue, à l’instar de ses collègues du 8 Mars. Soulignant avoir voté pour Ziyad Baroud, ancien ministre de l’Intérieur, il a dit refuser que Michel Moawad soit qualifié de " traître ", d’autant que, selon lui, " il n’est pas appuyé par l’étranger ".