Des groupes de la révolution du 17 Octobre à Tripoli et Mina (circonscription du Liban-Nord II) ont lancé samedi leur coalition électorale baptisée "Intafid" (Soulève-toi). Un soulèvement autant contre la corruption que contre la milice qui la couvre.

Des groupes de la révolution du 17 Octobre à Tripoli et Mina (circonscription du Nord II) ont lancé samedi leur coalition électorale baptisée " Intafid " (Soulève-toi). Plusieurs activistes, très engagés dans la thawra, et/ou candidats, se sont succédé à la tribune lors d’une cérémonie dans la grande ville du Liban-Nord.

C’est par ces mots que l’avocat Chawkat Hwalla a résumé la charte politique de la coalition: "La nation est en danger, soulève-toi pour la sauver". Un soulèvement autant contre la corruption que contre la milice qui la couvre.

"Ce n’est un secret pour personne de savoir que ceux qui ont provoqué cette catastrophe inédite au Liban est la classe dirigeante corrompue, menée par le Hezbollah qui domine désormais par l’effet de ses armes illégales tous les rouages de l’État, dont il a usurpé le pouvoir de décision, usant de tous les moyens d’intimidation, de menace, voire de liquidation physique de ceux qui osent s’opposer à lui et faisant du Liban une plateforme pour les agressions iraniennes", a dénoncé M. Hwalla.

Face à "une alliance démoniaque des forces de la corruption et du mini-État du Hezbollah", et conscientes des pièges de la loi électorale "créée à la mesure de la classe dirigeante", les forces révolutionnaires du Nord ont décidé de s’unifier. Une unité au service de principes et d’objectifs énumérés par Chawkat Hwalla:

– Le Liban est souverain, libre, indépendant, arabe dans son identité et son appartenance, en vertu de l’alinéa b du préambule de la Constitution. Il est engagé à respecter la légalité internationale et arabe, et il est du devoir de chaque Libanais de faire face à toute tentative de changer l’identité arabe du pays ou d’en réduire la souveraineté.

–  L’État est la seule autorité de référence dans la gestion des affaires du pays et la protection du territoire contre toute menace, à commencer par les menaces sionistes.

– La lutte contre la corruption nécessite de mettre fin aux immunités et de défendre l’indépendance de la justice.

– Abolir la pratique du partage des gains ou fromagisme, qui est la source de la corruption.

– Mettre fin à l’hérésie de la démocratie consensuelle qui est en contradiction avec notre parlementarisme.  – Notre droit au développement en tant que région défavorisée est absolument non négociable.

L’alliance défend enfin une participation active des femmes. Des figures féminines de la révolution se sont exprimées samedi, comme l’activiste Tima Samir et l’avocate Doha Ahmad, en soutien à l’alliance.