Que la justice veuille combattre la corruption pour l’éradiquer du système d’État dans lequel elle est ancrée est une excellente initiative. À condition bien sûr que cette lutte, indispensable dans le cas du Liban, ne soit pas sélective et s’étende à toutes les administrations sur lesquelles pèsent des soupçons sérieux de corruption.

De sources parlementaires proches de la commission parlementaire des Finances, on s’offusque d’une mauvaise gestion publique, responsable à ses yeux, du déficit budgétaire. Ces sources donnent en exemple le dossier de LibanPost. La société privée chargée des affaires postales n’a pas payé d’impôts et de taxes depuis sa mise en place en 1998, confie-t-on de mêmes sources, en précisant que ce n’est qu’après l’effondrement de la monnaie nationale que LibanPost a versé à l’État libanais un milliard de livres (près de 50 000 dollars) couvrant les vingt-quatre dernières années. Le comble c’est que personne n’a jugé bon de lancer une enquête ou de demander des comptes à LibanPost.

Idem pour les deux opérateurs de téléphonie mobile dont les taxes versées au fisc libanais ne correspondent pas à leurs recettes surtout qu’une partie de celles-ci, indique-t-on toujours de mêmes sources, servait à financer un certain clientélisme. Vous avez dit lutte contre la corruption?