Les civils syriens, surtout les enfants, continuent de payer le prix fort d’une guerre menée par un régime sanguinaire contre des rebelles financés par une puissance étrangère. Plus de 30 roquettes sont tombées dimanche sur des camps de déplacés près de la ville d’Idleb, située dans une zone tenue par les rebelles syriens. Les bombardements ont tué dix civils, dont trois enfants, et blessé plusieurs dizaines de personnes. Il s’agirait d’un raid de vengeance des forces du régime Assad puisque les tirs sont intervenus au lendemain de la mort de cinq soldats syriens, tués par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham et des factions alliées soutenus par la Turquie.

 

Dix personnes, dont trois enfants, ont été tuées et des dizaines blessées dimanche dans des camps de déplacés touchés par des tirs de roquettes du régime en Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Au petit matin, des roquettes ont frappé des camps de déplacés provisoires dans la région de Kafr Jales, dans la province d’Idleb (nord-ouest), a constaté un correspondant de l’AFP sur place. Des tentes ont été détruites ou brûlées, et des taches de sang et des bouts de roquettes étaient visibles.

Les équipes de la défense civile et des habitants ont porté secours aux blessés et les ont transférés dans des hôpitaux proches. Là, les corps de deux fillettes étaient enveloppés dans des couvertures et allongés au sol, selon le correspondant de l’AFP sur place.

 

Les bombardements ont tué sept civils, dont trois enfants, ainsi que deux personnes non identifiées, et blessé 75 civils, a indiqué l’OSDH. Un précédent bilan faisait état de six civils tués.

Plus de 30 roquettes sont tombées sur plusieurs zones à l’ouest de la ville d’Idleb, y compris sur les camps, a ajouté l’ONG.

" Nous nous préparions le matin pour aller travailler quand nous avons entendu des tirs. Les enfants ont eu peur et ont commencé à crier ", a raconté Abou Hamid, 67 ans, un déplacé.

" Nous ne savions pas où fuir. Ce n’était pas une ou deux roquettes, mais dix. Les éclats ont commencé à voler dans tous les sens et nous ne savions plus comment nous protéger ", a-t-il ajouté.

 

Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des factions rebelles alliées ont riposté le matin en ciblant des positions des forces du régime qui à leur tour ont tiré de nouveau contre des secteurs de la région.

Les tirs des forces du régime sont intervenus, selon l’Observatoire, au lendemain de la mort de cinq soldats syriens dans le sud-ouest d’Idleb dans des bombardements d’un groupe affilié au HTS.

Environ la moitié d’Idleb et des secteurs limitrophes des provinces voisines de Hama, d’Alep et de Lattaquié sont dominés par HTS, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et d’autres factions rebelles moins influentes.

 

La région abrite trois millions de personnes, dont environ la moitié sont déplacées.

Malgré des affrontements sporadiques, un cessez-le-feu négocié par Moscou, allié de Damas, et Ankara, soutien de groupes rebelles, est largement respecté depuis mars 2020 dans cette région.

La guerre en Syrie a tué depuis 2011 près d’un demi-million de personnes et déplacé plusieurs millions d’autres à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Avec AFP