Le trafic de drogue à travers la frontière syro-jordanienne est devenu plus " organisé " avec la protection de groupes armés qui sont notamment équipés de drones, a mis en garde jeudi l’armée jordanienne.
L’armée jordanienne a recensé 160 réseaux de contrebande opérant dans le sud de la Syrie, a déclaré ce colonel. Il a exprimé l’espoir de " renforcer la coopération (…) avec la partie syrienne pour empêcher ces réseaux de s’étendre ".
Pour sa part, le colonel Mustafa Al-Hiyari, responsable de la communication de l’armée, a affirmé que la Jordanie menait " une guerre non déclarée à la frontière contre les trafiquants de drogue et ceux qui se cachent derrière eux ".
Fin janvier, " 30 contrebandiers " qui tentaient d’introduire, avec le soutien de groupes armés, de grandes quantités de stupéfiants depuis la Syrie vers la Jordanie ont été tués par l’armée, selon lui.
Et depuis le début de l’année, les autorités ont empêché " l’entrée de 17.348 paquets de haschich et de plus de 16 millions de pilules Captagon ".
Le colonel Hiyari a expliqué que " dans le passé, les groupes de trafiquants étaient formés de trois à six personnes contre parfois 200 personnes aujourd’hui ".
La frontière entre la Syrie et la Jordanie, qui accueille environ 1,6 million de réfugiés syriens, s’étend sur environ 360 kilomètres.
Selon Amman, 85% des drogues saisies sont destinées à la contrebande hors de Jordanie.
Les organisations surveillant le trafic de drogue affirment que la majorité de la production de captagon, un stimulant de type amphétamine presque exclusivement fabriqué et consommé au Moyen-Orient, provient des régions syriennes contrôlées par le gouvernement.
Selon un rapport financé par l’Union européenne du Centre d’analyse et de recherche opérationnelles, " les exportations de captagon de la Syrie ont atteint une valeur marchande d’au moins 3,46 milliards de dollars " en 2020.
AFP