Un accord sur le nucléaire iranien " ni imminent ni certain ". Ce sont les termes employés par le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, au sujet de l’accord visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Peut-être s’agit-il ici d’une référence discrète au coût politique que représenterait pour Joe Biden d’accepter l’exigence de Téhéran concernant le retrait des Gardiens de la révolution – l’armée idéologique de la République islamique iranienne – de la liste noire américaine des " organisations terroristes étrangères. "

Exigence iranienne
Selon une source proche du dossier, Téhéran exige le retrait des Gardiens de la révolution – l’armée idéologique de la République islamique iranienne – de la liste noire américaine des " organisations terroristes étrangères ", et cette demande est l’un des tout derniers obstacles à un compromis pour ressusciter cet accord de 2015. Interrogé à ce sujet, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a refusé de détailler " quelles sanctions nous sommes prêts ou non à lever ". Mais " nous sommes prêts à prendre des décisions difficiles pour ramener le programme nucléaire iranien dans ses limites " instaurées par l’accord de Vienne de 2015, a-t-il assuré, alors qu’Israël et la droite américaine s’alarment d’un retrait des " Gardiens " de cette liste noire très symbolique.

La France, cosignataire de l’accord, a de son côté insisté sur " l’urgence " à conclure en raison des avancées majeures dans le programme nucléaire iranien. L’accord sur le nucléaire iranien avait permis la levée des sanctions économiques contre l’Iran en échange de restrictions claires à ses activités nucléaires pour assurer, sous supervision internationale, qu’elles restent strictement civiles et pacifiques. Mais sous la présidence de Donald Trump, qui le trouvait insuffisant, les Etats-Unis ont quitté l’accord en 2018 et rétabli leurs sanctions. En riposte, Téhéran s’est affranchi des limites-clés à son programme atomique.

Le retour à Vienne avec Joe Biden

Depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche l’an dernier, des négociations sont en cours à Vienne pour sauver cet accord, en levant des sanctions américaines contre un retour iranien dans les clous du texte. " Il y a eu des progrès significatifs ces dernières semaines, mais je veux dire clairement qu’un accord n’est ni imminent ni certain ", a dit Ned Price, comme pour tempérer l’optimisme qui prévalait depuis début mars parmi les négociateurs. " Nous nous préparons de la même manière à tous les scénarios, avec ou sans retour mutuel à un respect total " de l’accord, a-t-il prévenu. " Le président Biden s’est engagé à ce que l’Iran, tant qu’il sera au pouvoir, ne soit pas autorisé à détenir une arme nucléaire, et cet engagement est réel et solide, que ce soit avec l’accord ou sans accord. "

Ned Price a précisé que le négociateur américain Rob Malley n’avait pas encore regagné Vienne depuis la pause décidée il y a dix jours dans les pourparlers. " Par le passé, nous avons constaté que les négociateurs iraniens avaient l’habitude de prendre une pause pendant les fêtes de Norouz ", le Nouvel An iranien célébré dimanche, a ajouté le porte-parole sans pouvoir dire quand les discussions reprendraient.

Avec AFP