Malgré la présence des buteurs Luis Suarez et Son Heung-min, l’Uruguay, quart de finaliste de la dernière édition, et la Corée du Sud ont fait match nul 0-0 lors de leurs débuts dans le Mondial-2022 au Qatar (groupe F), jeudi au stade d’Al-Rayyan.

Auteur d’un doublé lors du huitième de finale qui avait opposé les deux équipes au Mondial-2010 (2-1), Luis Suarez est cette fois resté muet. Lors de ce match équilibré et animé malgré l’absence de buts, le capitaine de la Celeste, âgé de 35 ans, a même été très discret et remplacé à la 64e minute par Edinson Cavani, 35 ans également.

Touché à la cheville droite trois semaines avant le Mondial, l’ancien avant-centre du Paris SG et Manchester United, désormais à Valence, avait débuté sur le banc. Victime d’une fracture à l’oeil gauche lors d’une rencontre de Ligue des champions contre Marseille début novembre, l’attaquant vedette de la Corée du Sud, Son Heung-min, était lui bien titulaire.

Opéré récemment, l’attaquant de Tottenham portait un masque de protection. Très en vue au Real Madrid depuis le début de la saison (8 buts et 4 passes décisives) Federico Valverde s’est procuré la première occasion uruguayenne après une entame dominée par les Sud-Coréens, mais sa tentative est passée au-dessus de la cage sud-coréenne (19e).

L’attaquant de Liverpool Darwin Nunez, trompé par le rebond, a lui manqué sa reprise (22e), puis n’a pu conclure un contre après une passe mal dosée de Mathias Olivera (27e). Les Sud-Coréens ont répliqué par l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux Hwang Ui-Jo, tout seul face au but de Sergio Rochet, mais incapable de trouver le cadre (34e). L’action la plus dangereuse est finalement venue d’un défenseur, Diego Godin.

Du haut de ses 36 ans, le plus capé des Uruguayens (160 sélections), a fait parler sa science du jeu de tête sur les coups de pied arrêtés, mais le poteau a repoussé sa tentative (43e).

Frappes en pagaille

Au retour des vestiaires, les supporters sud-coréens ont eu une petite frayeur quand Son a été touché au talon droit par Martin Caceres, averti après ce geste (57e) par l’arbitre français Clément Turpin. L’attaquant des " Guerriers Taeguk " a toutefois pu reprendre le jeu. Muet comme Suarez, il s’est en revanche montré un peu plus actif lors de ce match.

En fin de match, Nunez a laissé sur place deux défenseurs sud-coréens, mais son centre en bout de course a été capté par le gardien Kim Seung-gyu (63e). Bien décalé par Cavani, l’attaquant de Liverpool a ensuite vu sa frappe puissante passer à côté du but (81e). Une tête de Cavani a subi le même sort (86e).

Les ultimes minutes ont été animées par deux très balles frappes de chaque côté, celle de Valverde, repoussée par le montant gauche sud-coréen (89e), puis celle de Son, passée à droite du but uruguayen (90e).

Les Uruguayens, dont quatre joueurs disputent leur quatrième et probable dernière Coupe du monde (Suarez, Cavani, Godin et Muslera), vont devoir réagir lors du choc contre le Portugal de Cristiano Ronaldo lundi.

De son côté, la Corée du Sud, qui espère passer le premier tour, contrairement aux deux derniers Mondiaux, sera opposée au Ghana.

La Suisse s’impose

Au cours du premier match de la journée, la Suisse a finalement pris le dessus jeudi 1-0 sur le Cameroun pour le premier match de la poule G du Mondial, grâce à un but de Breel Embolo, né au Cameroun mais ayant fait le choix sportif de la " Nati ".

Cette victoire, au stade Al-Janoub de Doha, vaudra très cher dans une poule particulièrement relevée, où évoluent également le Brésil et la Serbie, qui s’affrontent en soirée (21h00 libanaises).

Dès l’entame, on a pourtant vu les Camerounais bien en place, solides derrière et tactiquement organisés pour empêcher la Suisse de jouer en profondeur, avec André-Frank Anguissa, le milieu du Napoli, omniprésent dans l’entrejeu.

Il n’a pas fallu 10 minutes pour que les Lions Indomptables se créent leur première occasion, lorsque Bryan Mbeumo a été lancé en profondeur depuis son propre camp dans le dos de la défense. Il a fait le choix de tenter sa chance, alors qu’Eric Maxim Choupo-Moting était au centre, mais le gardien de la Nati Yann Sommer a réussi sa première parade de la partie.

Quatre minutes plus tard, l’avant-centre du Bayern se retrouvait lui aussi seul face à Sommer, et perdait son duel.  Les Suisses, impuissants dans le jeu, n’arrivaient alors pas à mettre la défense camerounaise hors de position. Une tête non cadrée de Nico Elvedi sur corner (40e) aura été finalement leur action la plus dangereuse en première période. Le Cameroun, lui, dominait les débats et se montrait dangereux à chaque situation de contre.

Embolo ne célèbre pas

Encore fallait-il marquer, pour transcrire au tableau d’affichage les immenses ambitions affichées par Samuel Eto’o, l’ancien attaquant star devenu président de la Fédération camerounaise (Fécafoot), qui a animé les derniers jours de préparation en pronostiquant ni plus ni moins qu’une victoire du Cameroun en finale du Mondial.

Mais au retour des vestiaires, c’est la Suisse qui a fait preuve d’un froid réalisme, en marquant sur sa première véritable occasion. Breel Embolo, libre de tout marquage au point de pénalty, a repris victorieusement un centre venu de la droite (1-0, 48e). Le joueur de 25 ans n’a pas célébré son but, comme il l’avait annoncé. Né au Cameroun et arrivé en Suisse à l’âge de quatre ans, l’attaquant de l’AS Monaco a gardé des liens des forts avec son pays natal. " Si je marque, j’essaierai de ne pas célébrer ", avait-il prévenu. " C’est un match très, très spécial pour moi et pour toute ma famille. Parce que c’est un peu un conflit! Il va y avoir beaucoup d’émotion lors de ce match ".

Ce but a rendu confiance aux Suisses, qui ont enfin osé prendre des risques offensifs, pour tenter de faire le break. Le match a alors changé d’âme, et la Nati est devenue dominatrice. Le gardien camerounais André Onana a évité le KO en détournant d’une parade-réflexe une reprise puissante de Ruben Vargas (66e). Sur le corner, Embolo de nouveau a été tout près d’inscrire un doublé. Le sélectionneur camerounais Rigobert Song a bien tenté de réagir en faisant entrer son capitaine Vincent Aboubacar à la place de Choupo-Moting (74e), mais les vert et jaune n’ont jamais réussi à remettre le rythme de la première période, et ont même semblé résignés dans les dernières minutes, alors que la Suisse finissait plus fort.

AFP