Seize matches ont eu lieu en cinq journées dans le cadre de la 22e Coupe du monde. Si certains favoris comme l’Espagne, l’Angleterre, la France et le Brésil ont fait forte impression pour leur entrée en matière, d’autres, comme l’Argentine et l’Allemagne, ont été surpris et battus au cours de leur premier match.

Après cinq jours de compétition, la totalité des 32 équipes ont joué leurs premier match. Ici Beyrouth revient sur les performances les plus réussies et les moins abouties des principaux favoris et outsiders de cette 22e Coupe du monde.

Richarlison a marqué un très beau but pour le Brésil face à la Serbie. Photo Giusseppe Cacace

Les équipes qui ont frappé fort d’entrée

L’Espagne a frappé un grand coup pour son entrée en matière, en battant le Costa-Rica par 7 buts à 0. C’est le succès le plus large pour l’instant de ce premier tour. Les Espagnols ont fait preuve d’une impressionnante solidité collective, mais la faiblesse de l’adversaire, qualifié de justesse pour ce Mondial, après une courte victoire en match de barrages face à la Nouvelle-Zélande, incite à la prudence avant de pouvoir placer l’Espagne comme le grand favori pour remporter la compétition. Leur prochain match face à l’Allemagne, dimanche (21h, heure de Beyrouth) sera un bien meilleur indicateur de leur réel niveau.

Deuxième plus gros carton de ce premier tour, la victoire de l’Angleterre 6 buts à 2 face à l’Iran. Les Anglais s’affirment comme de solides prétendants pour la victoire finale, d’autant plus que leur effectif offensivement est impressionnant, avec en plus des titulaires (Kane, Sterling, Saka), des remplaçants (Grealish, Foden, Rashford) capables eux aussi d’apporter beaucoup pour déverrouiller n’importe quelle défense. La perspective d’un quart de finale face à la France est très alléchante, dans ce qui pourrait être une finale avant la lettre.

La France s’est quant à elle imposée 4 buts à 1 face à l’Australie. Élément rassurant pour les fans des Bleus, les joueurs qui ont remplacé les trois absents importants (Benzema, Pogba et Kanté) ont apporté satisfaction et semblent prêts à assumer leur statut. En effet, Giroud a marqué 2 buts, Rabiot en a inscrit un et a délivré une passe décisive, et Tchouameni a fait un bon match en milieu de terrain. Giroud est même devenu, à 36 ans et 53 jours, le meilleur buteur de l’histoire des Bleus, à égalité avec Thierry Henry (51 buts) et le deuxième plus vieux joueur de l’histoire à inscrire un doublé en Coupe du monde, derrière Roger Milla (38 ans et 34 jours), qui avait réalisé cette prouesse au cours du Mondial 1990.

Le Brésil, équipe la plus titrée de la compétition avec cinq victoires, a lui aussi fait très bonne impression en battant la Serbie 2-0. Le prochain match face à la Suisse sera un test d’un niveau plus élevé pour les coéquipiers de Neymar. La Suisse avait obtenu un match nul face au Brésil au cours de la Coupe du monde 2018. Si offensivement le Brésil est très costaud, des questions subsistent quant à son aptitude à tenir défensivement face aux meilleures équipes européennes, certainement capables de les cueillir en contres.

Les Espagnols, célébrant le troisième de leurs sept buts face au Costa Rica. Photo Kirill Kudryavtsev

Les victoires à l’expérience

Sans y mettre la manière, la Belgique s’est imposée 1 but à 0 face au Canada. Les Belges devront monter en puissance pour espérer remporter leur première Coupe du monde. Le retour de Romelu Lukaku à partir du troisième match de poule devrait aider les Diables rouges à devenir plus redoutables. Mais cette victoire pleine de pragmatisme et d’expérience prouve que la Belgique est l’une des meilleures équipes du monde depuis huit ans. Ainsi, face au Canada, la Belgique a enregistré sa huitième victoire consécutive en phase de poules de Coupe du monde. À noter que le gardien Thibaut Courtois a signé une très belle performance en arrêtant notamment le penalty du Canadien Alphonso Davies.

Autre équipe fortement attendue à ce Mondial, la Suisse a battu le Cameroun 1 à 0, sans avoir à forcer son talent. Les Suisses, qui ont éliminé l’Italie au cours des qualifications, sont une équipe à suivre de près. Les Helvètes sont en effet sur une spirale ascendante ces dernières années et sont la seule équipe européenne avec la France et la Belgique à avoir systématiquement passé le premier tour des Mondiaux 2014 et 2018, ainsi que des Euros 2016 et 2021. Ils avaient notamment éliminé la France au cours du dernier Euro. Le Brésil, qui affronte la Suisse lundi (18h, heure de Beyrouth), est prévenu.

La Hollande et le Portugal ont de leur côté tenu leurs rangs face au Sénégal et au Ghana, en l’emportant respectivement 2-0 et 3-2. Ces victoires ne changent pas encore le statut de ces deux vainqueurs, qui ne semblent pas assez armés pour prétendre à la victoire finale. Ces défaites sont par contre symptomatiques de la faiblesse des performances des équipes africaines dans cette Coupe du monde. D’ailleurs, parmi les cinq équipes africaines engagées, seul le Ghana a réussi à inscrire un but au cours du "Matchday 1".

Les favoris surpris d’entrée

La plus grosse sensation de ce premier tour a été la défaite de l’Argentine face à l’Arabie saoudite (2-1). Les Saoudiens ont en effet réalisé l’une des plus grosses surprises de l’histoire du Mondial, en battant une équipe qui compte dans ses rangs un septuple Ballon d’Or, en l’occurrence Lionel Messi. Les Argentins, qui restaient sur 36 matchs sans défaite, peuvent toutefois s’estimer malchanceux sur le scénario du match, avec plusieurs buts refusés pour des hors-jeux de quelques centimètres, et les Saoudiens n’ont cadré que deux frappes, qui ont donc fait mouche.

Une autre grosse surprise a eu lieu dans le "Matchday 1" de la compétition, avec la victoire du Japon face à l’Allemagne. Si les Allemands ne faisaient certes pas partie des favoris de ce Mondial, les voir se faire renverser au score après avoir mené 1-0 semblait improbable. En effet, jamais depuis la Coupe du monde 1978, et une défaite 3-2 face à l’Autriche, les Allemands n’avaient perdu un match après avoir été en tête à la mi-temps. Le légendaire mental allemand est ainsi mis à l’épreuve et une réaction d’orgueil est attendue face à l’Espagne, pour ne pas sortir de la compétition une fois de plus, comme en 2018, dès le premier tour.

À noter qu’à l’exception de l’Espagne en 2010, jamais une équipe n’a remporté le Mondial après avoir perdu son premier match. L’Argentine en 1990 avait toutefois réussi à se hisser en finale (perdue 1-0 face à l’Allemagne) après avoir perdu son premier match face au Cameroun.

Un autre favori qui a, à un degré moindre, déçu au cours du "Matchday 1" est la Croatie, qui a fait match nul face au Maroc. Les Croates devront montrer un tout autre visage face au Canada dimanche et sont largement armés défensivement, au milieu et en attaque, pour redresser la barre et faire un bon Mondial.

Mais un seul match du premier tour n’est pas suffisant pour établir un baromètre très fiable. À l’issue du "Matchday 2", qui se disputera vendredi, samedi, dimanche et lundi, des favoris sortiront davantage du lot en vue de la victoire finale le 18 décembre.

Les Saoudiens célébrant leur premier but, au cours de leur victoire historique (2-1) face à l’Argentine

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