Les Pays-Bas et le Sénégal de retour dans le top mondial: après des années d’éclipse, Néerlandais et Sénégalais ont décroché mardi leur place en huitièmes de finale du Mondial-2022, enjeu également du choc Iran – Etats-Unis en soirée, une affiche à fort retentissement géopolitique.

Cela faisait huit ans que les Oranje, finalistes 2010, demi-finalistes 2014 mais absents du Mondial-2018, attendaient de retrouver la fine fleur du football planétaire.

C’est chose faite avec cette qualification comme premiers du groupe A, actée après une victoire 2-0 contre le Qatar, déjà éliminé avant la rencontre et qui achève son tournoi sur un zéro pointé inédit pour un pays hôte.

L’équipe de Louis van Gaal a déroulé grâce à l’épatant Cody Gakpo (27e), qui rejoint la tête du classement des buteurs avec trois buts, et Frenkie De Jong (49e).

Pour les Sénégalais, sortis dès le premier tour en 2018, il a fallu deux décennies avant de revoir la phase à élimination directe d’une Coupe du monde, vingt ans après l’épopée de 2002 jusqu’en quarts.

Les champions d’Afrique se sont imposés 2-1 contre l’Equateur dans une " finale " pour la deuxième place du groupe, marquant par Ismaïla Sarr sur penalty (44e) et Kalidou Koulibaly (70e) alors que Moises Caicedo avait brièvement égalisé (67e). La qualification du Sénégal redore le blason du football africain, qui n’avait placé aucune équipe en huitièmes en 2018.

Après les qualifications précoces de la France et du Brésil, voilà le tableau du top 16 mondial en plein remplissage.

Contexte tendu

Et deux autres billets sont à saisir mardi soir, en particulier lors du match entre l’Iran et les Etats-Unis (21h00), un moment fort du Mondial au Qatar, avec pour enjeu bien plus qu’une qualification en huitièmes.

Les sélections des deux pays, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques, s’étaient déjà affrontées au Mondial pour le " match de la fraternité " au Mondial-1998 en France, où Iraniens et Américains avaient communié sur la pelouse, posant ensemble sur la photo officielle du match et s’offrant fleurs et fanions.

Le contexte est autrement plus tendu cette année, avec en toile de fond le mouvement de contestation inédit réprimé dans le sang par Téhéran.

Les joueurs iraniens disputent leur Mondial scrutés par le monde entier. Avant chacune de leurs deux premières rencontres, ils ont dû répondre aux mêmes questions.

S’abstiendront-ils de chanter leur hymne pour signifier leur soutien aux manifestants comme ils l’ont fait contre l’Angleterre mais pas contre les Gallois? Fêteront-ils leurs buts? Feront-ils des gestes symboliques pour dénoncer la répression?

Plusieurs joueurs, notamment la star Sardar Azmoun, ont dénoncé la répression sur les réseaux sociaux. Mais beaucoup de sympathisants des manifestants reprochent son attitude à la Team Melli, accentuant la pression sur une équipe déjà confrontée mardi à un défi sportif immense.

Un nul pourrait suffire pour assurer à l’Iran la première qualification de son histoire en huitièmes de finale d’un Mondial, pour sa sixième participation.

Les Etats-Unis, qui ont absolument besoin d’une victoire pour franchir ce tour, ont malgré tout ramené la géopolitique dans les débats d’avant-match.

Sur son compte Twitter, la Team USA a fait disparaître le symbole de la République islamique sur le drapeau iranien utilisé pour annoncer le match, un geste " ponctuel pour montrer notre solidarité avec les femmes en Iran ". Le drapeau officiel a ensuite été remis.

Désireux de calmer le jeu, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a estimé que ce match restait un simple match sportif.

" Laissez les athlètes faire ce qu’ils ont à faire ", a-t-il commenté mardi lors d’une réunion de l’Otan à Bucarest. " Je ne pense pas qu’il y ait d’aspect géopolitique particulier (…), ce doit être un match de compétition, laissons le match avoir sa propre logique. "

Affiche britannique

Dans le même groupe B, l’autre rencontre propose une affiche britannique, avec l’Angleterre dans le rôle de la grande favorite face au pays de Galles. Les Anglais sont quasiment qualifiés et finiront premiers du groupe s’ils l’emportent. Les Gallois, eux, ont besoin d’un miracle pour prolonger leur séjour.

Par ailleurs, l’Italien qui a pénétré lundi soir sur la pelouse du match Portugal-Uruguay avec un drapeau arc-en-ciel et un tee-shirt de soutien aux femmes iraniennes et à l’Ukraine, a été rapidement relâché " sans autre conséquence ", a annoncé mardi le ministère italien des Affaires étrangères, confirmant une information obtenue auprès d’une source locale par l’AFP.

Mario Ferri, qui a foulé la pelouse pendant une trentaine de secondes avant d’être maîtrisé, est un habitué de ce type d’intrusion. Lors du Mondial-2014 au Brésil, il était entré sur le terrain pendant Belgique – Etats-Unis avec un t-shirt portant notamment l’inscription " Sauvez les enfants des favelas ".

C’est la première fois qu’un match est marqué par une telle intrusion depuis le début de la compétition organisée au Qatar, en butte aux critiques occidentales concernant le traitement des personnes de la communauté LGBT+. Dans le petit émirat, l’homosexualité est passible de poursuites pénales.

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