Symbole de la résistance culturelle et phare qui casse l’épaisseur des ténèbres libanaises, le théâtre Le Monnot a refait peau neuve. Des amoureux de la culture et de la scène se sont donnés la main pour maintenir ce haut lieu symbolique à l’abri des intempéries locales. À sa tête, Josyane Boulos, qui porte plusieurs casquettes à la fois et qui est surtout dotée d’une énergie aussi débordante que communicative.

Vous avez, dernièrement, pris la direction du théâtre Monnot. Parlez-nous de votre apport et des changements effectués depuis.

Notre principal défi est de faire du théâtre Monnot un théâtre producteur ouvert aux jeunes artistes émergents qu’ils soient fraichement diplômés ou à la recherche de leur première chance. Nous avons déjà ouvert nos portes par exemple aux représentations de diplôme des jeunes de l’Université libanaise pour un tarif symbolique. Une quinzaine de pièces courtes ont été présentées et il y avait une ambiance très dynamique au théâtre. Nous en avons choisi deux pour être reprises à l’ACT en octobre. Nous avons aussi coproduit en juillet le stand-up de la jeune Stéphanie Ghalbouni et nous produisons Toc Toc de Laurent Baffie en libanais en novembre, avec une mise en scène d’Antoine Achkar. Il est évident que je mets ma longue expérience de productrice au service de ces pièces.

Nous sommes aussi en train de mettre au point une série d’ateliers divers autour des métiers de la scène ainsi que des masterclass qui s’étendront sur toute l’année. Nous espérons aussi, en 2023, insonoriser la petite salle ACT, ce qui nous permettra de l’utiliser simultanément avec La Grande.

Depuis mai 2022 un petit café bar est à la disposition des spectateurs. Après une période d’essai, nous allons adapter ce service à la demande. Nous encourageons aussi les stagiaires et nous en aurons plusieurs en cours d’année qui pourront ainsi apprendre beaucoup, que ce soit sur le plan artistique, technique ou encore administratif.

Et pour atteindre un public plus jeune, nous sommes devenus très actifs sur les réseaux sociaux! Pour rester à jour, rejoignez nos pages Instagram (Le Monnot Officiel), Facebook (Théâtre Le Monnot) et très bientôt Tik Tok pour retrouver toutes les stars et futures stars du théâtre libanais.

 

La programmation jusqu’à fin 2022 est très chargée. Et si nous passions en revue les pièces sélectionnées?

Je dirais jusqu’à fin juin 2023! Les demandes n’arrêtent pas d’affluer, ce qui est très réconfortant pour quelqu’un comme moi, passionnée de théâtre! Cela prouve que cet art est très loin d’être moribond. Mais contentons-nous de l’automne pour le moment!

Commençons par la programmation de La Grande (260 places); nous avons débuté en septembre avec le stand-up de Hussein Kaouk qui a joué pendant trois soirs à guichets fermés. Ekher Cigara suivra – une mise en scène de Lina Abiad, avec Walid Arakji, Dory al-Samrany et Wissam Saliba, une pièce masculine, mais finalement très féministe! Et puis tout le monde attend les débuts sur scène de Karine Makkari, célèbre grâce à son hilarant personnage Coco MakMak, dans une mise en scène de Nibal Arakji en octobre. Pour novembre, une production Le Monnot de Toc Toc, la célèbre comédie de Laurent Baffi qui a fait un tabac en France et qui a été traduite en libanais par Rémy Moussali. Les acteurs sont pour la majorité jeunes et super enthousiastes. Nous sommes aussi très heureux d’accueillir Fouad Yammine et Séréna Chami dans un duo qui s’annonce exceptionnel, et nous terminons en décembre avec deux monuments du théâtre libanais: Hanane Hajj Ali et Randa Asmar dans Augures de Krystel Khodr.

S’ajouteront à ces œuvres une parenthèse offerte par l’Institut français le 28 octobre avec Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro. Je suis impatiente de découvrir la version scénique de la bande dessinée qui m’avait fait rire aux éclats. Et pour Noël, un spectacle familial, Le traineau du Père Noël, que j’ai écrit,  sera mis en scène par Bruno Geara.

On continue avec l’ACT, la petite salle de 56 places qui reçoit des pièces plus intimistes. La programmation débute le 17 septembre avec La Fille qui aimait Julio, mon autobiographie à travers des anecdotes amusantes qui ont jalonné ma vie, dans une une mise en scène de Hagop Der Ghougassian. Elle sera jouée d’abord en français, puis, à partir du 29 octobre, en libanais. En octobre, les deux pièces courtes des deux jeunes diplômés, Ali Najjar et Wassim Raydan, puis la reprise de Sejen el-Nissa2 de Lina Abiad, en novembre, Chi metel el-kezeb, avec Yara Zakhour et Adon Khoury, et la reprise de La Fille qui aimait Julio en décembre!

J’en profite pour saluer l’équipe du Monnot qui se donne à fond pour que la reprise soit à la hauteur de l’attente des spectateurs.

Vous êtes fondatrice de l’association Al-Majal qui s’occupe d’enfants différents. Arrivez-vous à assurer des recettes grâce à certaines pièces dédiées à remplir la caisse de votre association?

Je dois vous avouer que la directrice du Monnot traite la présidente de Al-Majal et la productrice indépendante comme n’importe quel client. Pas de favoritisme! (Rires) Walid Arakji m’a proposé d’acheter une soirée (le 14 septembre) de Ekher Cigara au profit de Al-Majal. Je n’ai pas hésité parce que j’ai lu le texte et que j’ai une confiance aveugle en Lina Abiad. Mais c’est tout  Je ne veux pas mêler les torchons et les serviettes.

Quelle est, selon vous la pièce qu’il ne faut absolument pas rater?

Je peux être très égoïste et dire La Fille qui aimait Julio? (Rires) En fait, elles sont toutes inratables! Nous les avons sélectionnées exprès pour qu’elles plaisent au plus large public possible. D’ailleurs nous lancerons bientôt une formule abonnement pour les "théâtrophiles"! Allez venez au théâtre! Il y en aura pour tous les goûts!

 

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