Jeremy Irons est une légende bien vivante. Que ce soit dans le monde du théâtre ou celui du cinéma, Jeremy Irons a laissé ses empreintes. Son jeu est à la fois investi et ponctuel, le temps d’un film ou d’une pièce. Les rôles qu’il joue, les personnages qu’il incarne restent ancrés en nous, comme un souvenir indélébile… Le personnage de Gabriel dans The Mission (1986) de Roland Joffé, sur un fond de musique de Ennio Morricone, ou la voix de Scar dans The Lion King (1994) de Disney, ou encore un héros shakespearien… les rôles de Jeremy Irons sont diversifiés, différents, et nombreux dans l’axe du temps. "Parfois, vous pouvez juste être vous", dit-il.

Lors d’une table ronde organisée dans le cadre du Festival international du film de Marrakech, Jeremy Irons répond à trois questions d’Ici Beyrouth.

Jeremy Irons et Marie-Christine Tayah

Parlant de construction de caractère, votre jeu se base-t-il sur une technique ou c’est plutôt intuitif?

C’est un mix de toutes ces choses-là. Ça dépend de combien le caractère est loin de vous ou pas. Mais vous trouvez des moyens de vous mettre dans la peau du personnage. Pour le tournage de The Mission, je devais passer quatre mois en Amérique du Sud. Dès que l’avion a atterri à Cartagena, je me suis déchaussé et, à partir du moment où j’ai foulé le sol, je suis resté sans chaussures pendant quatre mois. Pour travailler avec des Indiens, je voulais expérimenter le sol – et espérer ne pas être piqué par un scorpion. Considérant ce caractère d’une manière différente, il était très différent de moi: catholique, jésuite, prêtre, bref, tout ce que je ne suis pas… J’ai dû faire beaucoup de recherches. J’ai visité des jésuites pour savoir ce qu’ils ont enduré à cette époque. Un jésuite a travaillé avec moi tout le temps. Il y a différentes méthodes de travailler; lire son journal, voir des vidéos… Vous essayez de vous mettre dans la peau de ce personnage. Plus les personnages sont loin de vous, que ce soit dans l’Histoire ou dans le caractère, plus vous devez travailler. Parfois, vous pouvez juste être vous. Cela dépend du personnage, mais le résultat fait que quand la caméra pointe son objectif vers vous, vous devez être quelqu’un d’autre.

Comment "guérissez-vous" de votre personnage?

Je guéris très facilement. J’ai été formé au théâtre dans le monde shakespearien. Des fois, je m’entraînais à une pièce le matin, jouais une autre l’après-midi et une troisième encore différente le soir. Je suis habitué à cela.

Qu’en est-il du théâtre?

Au théâtre, vous vous entraînez et puis vous jouez. Mais vous visez votre caractère. Quant au cinéma, vous jouez par scène. Chaque scène fait partie d’un chemin qui sera finalement tracé par le réalisateur et votre caractère devra alors émerger. Il n’y a pas de règle générale, mais voilà comment je procède, en lisant, en faisant des recherches, en parlant aux personnes qui ont connu ce caractère dans la vie…

Marie-Christine Tayah
Insta @mariechristine.tayah

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