Écoutez l’article

En 2024, Tripoli brille de mille feux en tant que capitale arabe de la culture, un titre prestigieux qui récompense son riche patrimoine et son effervescence artistique. Dans ce contexte, la ville accueille la troisième édition de l’exposition itinérante L’Art blessé. Gabriel Rizkallah, commissaire de l’exposition, nous dévoile les coulisses de cet événement porteur de sens.

Née des blessures de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth le 4 août 2020, l’exposition L’Art blessé est un vibrant hommage à la résilience du peuple libanais. "Les 72 œuvres exposées, meurtries mais toujours debout, incarnent la souffrance et la renaissance de notre nation", confie Gabriel Rizkallah. "Le public, dans chaque ville traversée, a été profondément touché par cette histoire de douleur et d’espoir."

Le choix du palais Nawfal, joyau architectural du dix-neuvième siècle, ajoute une dimension historique à l’exposition, tissant un lien puissant entre passé et présent. Mais LArt blessé ne compte pas s’arrêter là: "Nous rêvons de porter cette expérience unique du Liban au-delà de nos frontières, de la Bekaa au monde entier", révèle le commissaire.

Parmi les artistes exposés, les photographies saisissantes de Joumana Jamhouri ne manquent pas de marquer les esprits. Diplômée de l’Institut de photographie de New York (NYIP), Joumana Jamhouri est une spécialiste reconnue de la photographie industrielle, architecturale, de paysage et documentaire. Son travail, empreint d’une sensibilité rare, offre un regard unique sur ses sujets de prédilection, captant avec justesse la beauté et la complexité de ses paysages urbains et naturels. Les œuvres de Jamhouri présentées dans le cadre de l’exposition LArt blessé témoignent de son talent exceptionnel pour saisir l’essence d’un lieu et d’un moment, invitant le spectateur à une véritable immersion visuelle et émotionnelle.

Jocelyne Ghannagé, artiste et enseignante, exprime, quant à elle, son enthousiasme de participer à cette nouvelle édition de Rotating Art, sponsorisée par la banque BEMO. "La vie artistique et culturelle continue à embellir notre quotidien malgré l’actualité anxiogène", écrit-elle sur les réseaux sociaux, soulignant ainsi l’importance de l’art comme source de réconfort et d’élévation dans les moments difficiles.

En parallèle, Gabriel Rizkallah œuvre à un autre projet d’envergure: le partage de l’art à l’école. "Cette initiative ouvre une fenêtre sur un autre Liban, créatif et plein d’espoir, montrant à nos jeunes que notre culture et notre art perdurent et s’épanouissent envers et contre tout", souligne-t-il.

Jusqu’au 26 avril, LArt blessé invite à une immersion dans la beauté jaillie des ruines, un message universel de résilience. Car au Liban, terre d’art et d’inspiration, la création ne cesse de se réinventer, envers et contre tout. Comme le résume si justement Gabriel Rizkallah, "même dans ses moments les plus sombres, le Liban continue de briller grâce à son patrimoine culturel".

Instagram: @mariechristine.tayah