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Le festival de Cannes 2024 est marqué par des moments mémorables et des révélations significatives, mettant en lumière la diversité et la richesse de la création cinématographique contemporaine.

Parthénope, le dernier film de Paolo Sorrentino, met en scène Celeste Dalla Porta et Stefania Sandrelli dans un récit sur la beauté et Naples. Le réalisateur explore le temps qui passe et la mémoire de ce qui reste. "Ce film m’est arrivé un soir; je me suis dit voilà ce qui m’intéresse: raconter le temps qui passe et la mémoire de ce qui reste quand le temps est passé", a confié à l’AFP le réalisateur, emblème du cinéma italien. L’héroïne du film, Parthénope, évolue comme une femme-sirène, grandissant, séduisant, se perdant dans les nuits estivales de Capri, recherchant sa liberté et la trouvant dans une carrière universitaire. L’histoire couvre quatre décennies et reflète la vie de liberté de Parthénope, incarnée par Stefania Sandrelli. Pour le personnage, "l’amour n’a pas servi à la survie". "L’amour de ma femme (Daniela qui signe la photographie de ses films) m’a permis de ne pas m’abandonner à l’âge adulte, à un moment où, comme je n’avais pas pu le faire à l’adolescence, j’étais tenté de le faire", confie Sorrentino. Les dialogues frôlent l’aphorisme, une méthode chère à Paolo Sorrentino qui fuit "l’ennui des dialogues de la vie" et reconnaît avoir "le talent, comme une musique, d’avoir ces phrases très denses qui viennent en permanence cogner à son oreille".

L’acteur britannique Gary Oldman, qui incarne un écrivain alcoolique en pleine déchéance dans Parthénope, a annoncé à Cannes être "sobre depuis 27 ans". "Je ne me suis jamais senti aussi bien dans ma peau", a déclaré en conférence de presse l’acteur de 66 ans. Dans le film, il campe l’écrivain américain John Cheever (1912-1982). "Quand Paolo m’a dit […]: ‘Je veux que tu joues cette sorte de poète triste, mélancolique et ivre’, je me suis dit: ‘Ouais, ça va, je connais.’" "Ce n’est pas un secret, j’ai longtemps bu et je viens de célébrer mes 27 ans de sobriété", a-t-il déclaré mercredi en conférence de presse.

Le réalisateur argentin Federico Luis a reçu mercredi le Grand prix de la semaine de la critique, une section parallèle au 77e Festival de Cannes, pour son premier film, Simon de la Montaña. Dans le film, Lorenzo "Toto" Ferro (25 ans) incarne Simón, un garçon qui se lie d’amitié avec une bande d’adolescents porteurs de handicap mental, dans une ville des Andes.

Parmi les favoris pour la Palme d’or, l’Américain Sean Baker craignait qu’Anora, son film sur une travailleuse du sexe suscite la controverse, mais l’accueil enthousiaste à Cannes lui confirme que le "plus vieux métier du monde" ne cesse de fasciner les spectateurs.

Gilles Lellouche est propulsé dans la course à la Palme d’or avec L’Amour ouf, aux côtés d’une jeune cinéaste, espoir du cinéma indien. Le cinéaste décrit son film sur ses réseaux sociaux comme "une comédie romantique musicale ultra-violente", et réunit à l’écran François Civil et Adèle Exarchopoulos. Adapté d’un roman de l’Irlandais Neville Thompson, le film se déroule dans les années 1980 dans le nord de la France et raconte l’histoire d’amour entre Jackie et Clotaire qui "grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port".

Avec AFP