Le temps passe et les producteurs de blé attendent désepéremment d’obtenir les semences promises par le ministère de l’Agriculture dans le cadre du plan du blé, pour commencer à cultiver leurs terres dans un délai imposé par Dame Nature de maximum deux semaines. Le ministère affirme tout faire pour sécuriser les semences et jette la balle dans le camps du directeur général de l’autorité des recherches agricoles, Michel Frem, en espérant un dénouement dans les deux prochains jours.

Les producteurs de blé vont devoir effectuer une course contre la montre si le ministère de l’Agriculture, comme convenu dans le plan “du blé”, leur assure les semences dans les prochains jours. En effet, ils n’ont que jusqu’au 15 décembre au plus tard pour semer les graines avant le froid  et pouvoir récolter en mai, comme Dame Nature l’impose. Or tout montre qu’il y a du gaz dans l’eau entre le ministère et le directeur général de l’autorité des recherches agricoles, Michel Frem. Encore une histoire d’intérêt comme le Liban ne cesse d’en connaître.

Le ministère de l’agriculture a exposé à Ici beyrouth toute l’affaire en espérant un dénouement dans les deux prochains jours afin que les agriculteurs puissent semer les graines et que le blé soit assuré.

Le conseiller du ministre sortant de l’agrigulture, Abdallah Nasreddine, explique que voilà plus de quarante ans que les agriculteurs ne cultivent pas le blé tendre utilisé pour la fabrication du pain arabe et se contentent de planter le blé dur utilisé pour d’autres denrées alimentaires. “En effet, poursuit-il, l’adage disait que le blé tendre ne poussait pas sur le sol libanais. Du coup, l’État et les usines ont eu recours à l’importation de ce type de graines, principalement d’Ukraine et de Russie, mais la guerre entre ces deux pays a affecté négativement la sécurité alimentaire du monde”.

Le sol libanais propice au blé tendre

Cette menace sur la sécurité alimentaire a poussé le ministère de l’Agriculture à mener des recherches précises, par l’intermédiaire de l’autorité de recherches scientifiques agricoles affilié au ministère, afin de confirmer l’éligibilité ou l’inéligibilité des terres libanaises à la culture de blé tendre propre à la panification.

Les études ont confirmé que les terres locales étaient propices à la culture d’une qualité spécifique de blé tendre nommé ACSAD 1133, qui est produite par la Ligue arabe à travers l’ACSAD (Centre arabe d’études pour les zones sèches et arides) basé en Syrie. Le directeur de l’autorité Michel Frem  a confirmé qu’aucune autre qualité n’était éligible. Le ministère de l’Agriculture assure donc que les terres du pays sont propices à la culture du blé tendre destiné à la confection du pain libanais.

Un financement approuvé par l’État

Le ministère a tenu plusieurs réunions avec l’ICARDA (Centre international de recherche agricole dans les zones arides), l’ACSAD, la FAO (L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et le PAM (Le Programme alimentaire mondial), afin d’obtenir une subvention pour cultiver le blé tendre.

La FAO s’est engagée à subventioner le projet à hauteur de 500.000 dollars, répartis en deux parties: 50% pour les semences et 50% pour la culture. Mais, lorsque l’organisation a tardé à honorer ses engagements, et après avoir  discuté avec l’ACSAD, elle a proposé au ministère de l’Agriculture de lui vendre chaque tonne de grains de blé à 1.250 dollars.

Le ministre de l’Agriculture a alors sollicité un financement de l’État que le Premier ministre Najib Mikati a accordé (250.000 dollars) pour l’achat des semences.

“Néanmoins, une fois que le directeur de l’Autorité de recherches Michel Frem a eu vent du problème de financement, il s’est opposé à la signature de l’offre de l’ACSAD et a demandé un appel d’offres tout en sachant que les spécifications requises sont exclusivement disponibles auprès de ce dernier”, s’étonne le conseiller.

“Aujourd’hui, la mise en œuvre du plan de blé au Liban passe par la sécurisation des semences. Et l’achat des graines est suspendu par M. Frem qui se contredit à ce sujet”, poursuit-il. Avant d’assurer que celui-ci doit signer les contrats, sa signature étant primordiale pour conclure l’accord puisqu’il représente l’autorité compétente au sein du ministère.

Il convient de noter que les graines peuvent arriver au Liban en quelques heures vu la proximité des lieux de stockage qui sont situés à Damas.

Abdallah Nasreddine a tenu à rappeler que le ministère de l’Agriculture avait formé une commission qui comprenait l’ICARDA, l’ACSAD, la FAO et l’Autorité de recherches agricoles. celle-ci a confirmé l’adéquation des semences de l’ACSAD 1133 avec la nature de la terre libanaise. Du coup, la commission a rejeté un don français comprenant des semences de blé tendre qu’elle a estimé non conforme à la fabrication du pain libanais.

Du blé pour neuf mois

De son côté, le président du syndicat des minotiers, Ahmad Hoteit, s’est montré très rassurant et optimiste. Il a affirmé à Ici beyrouth que les navires transportant du blé ont accosté au Liban, et que le prêt de la Banque mondiale de 150 millions de dollars pour en financer l’achat suffisait à assurer cette céréale pour neuf mois. “La Banque du Liban recevra sans doute le premier versement de l’institution, cette semaine”, a-t-il dit. Il a par ailleurs confirmé que le blé qui sera cultivé au Liban permettra de diminuer les importations de blé et la dépendance aux pays producteurs.

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