Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a nié toute implication du Hezbollah dans l’enlèvement du coordinateur des Forces libanaises (FL) de Jbeil, Pascal Sleiman, survenu hier, dimanche. "Je vous préviens, a-t-il lancé à l’intention des FL et des Kataëb, ce que vous faites est extrêmement dangereux et risque de provoquer une guerre civile. Il est inacceptable que les Libanais en général, et les chrétiens en particulier, accusent le Hezbollah de tout incident sécuritaire qui se produit en interne."

Le chef de la formation pro-iranienne a comme par hasard "oublié" qu’il est à la tête d’une milice responsable d’une longue série d’attentats, d’assassinats et de kidnapping qui ont visé leurs opposants au fil des années, ce qui explique la réaction du camp souverainiste, lorsque tout incident de ce genre se produit.

"Vous dénoncez le fait que nous détenons la décision de guerre et de paix à la place de l’État libanais, mais il convient de rappeler qu’en 1975, c’était vous qui aviez décidé de faire la guerre, et non le gouvernement libanais", a-t-il poursuivi, s’adressant toujours aux deux partis chrétiens. "Votre vraie nature est enfin dévoilée, et vous osez critiquer la Résistance qui lutte contre l’ennemi!"

Dans le cadre d’une allocution prononcée lundi pour rendre hommage au général iranien Mohammad Reza Zahedi (un haut gradé de la force d’élite Al-Qods, issue du Corps des gardiens de la révolution islamique), Hassan Nasrallah s’est ensuite penché sur la frappe israélienne sur la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas qui a eu lieu il y a exactement une semaine, la décrivant comme étant "l’agression israélienne la plus importante contre des conseillers militaires iraniens depuis des années".

"Je tiens à préciser que nous n’avons jamais demandé aux Gardiens de la révolution présents en Syrie de participer aux combats, parce que leur rôle est de fournir des conseils. D’ailleurs, ils apportent un soutien stratégique à la Résistance libanaise et palestinienne depuis 1982. Toutefois, les Israéliens se réjouissent de cette opération et veulent la promouvoir comme étant une bataille qu’ils ont gagnée contre l’Iran en Syrie", a expliqué le secrétaire général du parti chiite. "La riposte iranienne est un droit naturel et aura lieu à l’endroit et au moment opportuns."

Le chef pro-iranien s’est ensuite lancé dans une diatribe contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et son Cabinet, les accusant d’"être coupés de la réalité", puisqu’ils sont convaincus d’avoir gagné la guerre contre le Hamas et le Hezbollah.

Il a également abordé la dernière conversation téléphonique entre le président américain, Joe Biden, et Benjamin Netanyahou, indiquant qu’il est complètement erroné d’affirmer que les Américains n’ont pas de pouvoir sur Israël. "Il suffit que les États-Unis annoncent qu’ils cesseront de financer Israël pour que les Israéliens tremblent", a-t-il ajouté.