Un rassemblement a eu lieu vendredi devant le siège du patriarcat maronite à Bkerké, en guise de protestation contre les propos tenus par le chef de l’État Michel Aoun, lors de sa visite en Italie. Dans une interview accordée mardi au quotidien italien La Repubblica, M. Aoun avait affirmé que le Hezbollah n’avait " aucune influence sur la situation sécuritaire interne au Liban " et que ses actions sont " une résistance à l’occupation israélienne ". Il avait, par ailleurs, affirmé qu’aucun danger ne plane sur la communauté chrétienne au Liban.

Les manifestants rassemblés à Bkerké ont appelé à soutenir un "État libre, fort dans ses institutions sécuritaires légitimes qui le protègent, et non pas une milice armée", considérant que le patriarche maronite est la "seule référence qui peut s’exprimer au nom des chrétiens au Liban".

Ils ont notamment souligné le rôle de l’armée libanaise, "seule garante de la souveraineté et de la sécurité du pays". Les manifestants ont mis l’accent également sur le compromis attribué à la présidence dans le dossier des frontières maritimes et qui consiste à abandonner la ligne maritime 29 au profit de la ligne 23, ce qui ferait perdre plus de 1.000 kilomètres carrés de territoire maritime au pays.

Les manifestants ont par ailleurs condamné l’influence iranienne dans le pays, considérant qu’elle est un véritable danger pour l’identité et la stabilité du Liban.

Exhorté par les fidèles qui l’ont appelé à réfuter les propos de M. Aoun qui "ne représentent pas l’opinion de la communauté chrétienne", le patriarche Béchara Raï a confirmé qu’il s’exprimera sur le sujet lors de la messe de dimanche.