Dans une vidéo mise en ligne par l’agence de presse Mehr, le général Amirali Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, a reconnu la mort de " 300 martyrs " pendant les manifestations. Une déclaration proche du bilan des ONG, et qui est également le premier bilan officiel des autorités iraniennes.

Les autorités iraniennes ont pour la première fois fait état de la mort de plus 300 personnes dans les troubles qui ont suivi le décès de Mahsa Amini lors de son arrestation par la police mi-septembre.

Lors de cette vague de manifestations, réprimée par les forces de l’ordre, des milliers d’Iraniens et une quarantaine d’étrangers ont été arrêtés et plus de 2.000 personnes ont été inculpées, selon les autorités judiciaires.

 

Parmi les inculpés, six ont été condamnés à mort en première instance et leur sort dépend désormais de la Cour suprême qui doit statuer sur leur appel.

" Tout le monde dans le pays a été affecté par la mort de cette dame. Je n’ai pas les dernières statistiques, mais je pense que nous avons eu peut-être plus de 300 martyrs et personnes tués parmi les meilleurs enfants de ce pays à la suite de cet incident ", a déclaré, faisant allusion aux forces de l’ordre et aux manifestants, le général Amirali Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, dans une vidéo mise en ligne par l’agence de presse Mehr.

Dans ce bilan figurent des dizaines de membres des forces de l’ordre tués dans des affrontements avec les manifestants ou assassinés, selon les autorités iraniennes.

Ce bilan se rapproche de celui diffusé par l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, qui fait état d’au moins 416 personnes mortes " dans la répression des manifestations en Iran ".

Selon cette organisation, ce chiffre comprend les personnes tuées dans les manifestations liées à la mort de Mahsa Amini et celles qui ont perdu la vie dans des violences au Sistan-Baloutchistan, une province du sud-est de l’Iran.

Hillary Clinton interpelle l’ONU

Par ailleurs, l’ancienne première dame des États-Unis et candidate à la présidentielle américaine Hillary Clinton et plusieurs artistes et militantes iraniennes ont interpellé l’ONU sur la répression des femmes en Iran. Clinton a fait sa déclaration à l’occasion d’un événement artistique à New York en face du siège des Nations unies.

L’ex-cheffe de la diplomatie américaine (2009-2013) a pris part sur Roosevelt Island, une île sur l’East River entre Manhattan et Queens, à une cérémonie de dévoilement d’installations d’art, notamment un oeil géant peint sur des marches, intitulées " Eyes on Iran ".

" Cette campagne +Eyes on Iran+ face aux Nations unies vise à faire en sorte que l’opinion publique n’oublie pas la répression brutale en cours contre les femmes et les filles iraniennes " a lancé Mme Clinton entourée d’artistes iraniennes vivant aux Etats-Unis, comme Sheida Soleimani, Aphrodite Désirée Navab, Shirin Neshat et Mahvash Mostala.

Hillary Cinton assistait à une cérémonie de dévoilement d’installations d’art, notamment un oeil géant peint sur des marches, intitulées " Eyes on Iran ".

 

D’après l’ancienne Première dame, " le meurtre de Mahsa Amini aux mains de la police a déclenché une révolution à travers laquelle le peuple iranien, conduit par des femmes et des filles, a dit +ça suffit, nous ne tolérerons plus longtemps cette oppression+ ".

Hillary Clinton a relayé une pétition internationale lancée il y a un mois et soutenue aussi par la vice-présidente Kamala Harris pour que " les Etats membres des Nations unies répondent au courage des citoyens iraniens et écartent l’Iran de la Commission de l’ONU sur les femmes ".

En gardant Téhéran dans ses rangs, " cette commission et l’ONU perdent leur crédibilité ", a tonné l’ex-secrétaire d’Etat.

Les pays membres de la Commission de la condition de la femme des Nations unies (CSW) sont élus par le Conseil économique et social de l’ONU. Le mandat de l’Iran s’achève en 2026, celui des Etats-Unis l’an prochain.

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a décidé le 24 novembre d’ouvrir une enquête internationale sur la répression des manifestations que la République islamique qualifie d' "émeutes ", encouragées selon elle par l’Occident.

Avec AFP