Il était considéré dans son pays comme un " grand révolutionnaire communiste " qui avait notamment contribué au retour au calme après les manifestations pro-démocratie de 1989. L’ex-président chinois Jiang Zemin est décédé mercredi 30 novembre à l’âge de 96 ans. Sa mort intervient alors que son pays est en proie à un nouveau mouvement de contestation dont la première revendication reste la même: plus de liberté.

 

L’ex-président chinois Jiang Zemin est décédé mercredi à l’âge de 96 ans, ont annoncé les médias d’État, qui l’ont salué comme un grand révolutionnaire communiste ayant aidé à rétablir le calme durant les manifestations pro-démocratie de 1989.

Son décès survient alors que les autorités chinoises sont confrontées depuis plusieurs jours au mouvement de contestation le plus étendu depuis ces événements, contre les restrictions sanitaires anti-Covid et pour davantage de libertés politiques.

Arrivé au pouvoir au lendemain de la répression des manifestations de la place Tiananmen à Pékin, Jiang Zemin avait accompagné la transformation de la nation la plus peuplée du monde en une puissance mondiale, qu’il avait dirigée jusqu’au début des années 2000.

Moscou 2007, Jiang et Poutine réunis dans un décor au goût très douteux.

 

" Le camarade Jiang Zemin était (…) un grand marxiste, un grand révolutionnaire prolétarien, un homme d’État, un stratège militaire et un diplomate, un combattant communiste de longue date, et un leader exceptionnel de la grande cause du socialisme aux caractéristiques chinoises ", a déclaré l’agence d’État Chine nouvelle.

" Pendant les graves troubles politiques qui ont secoué la Chine au printemps et à l’été 1989, le camarade Jiang Zemin a soutenu et appliqué la décision correcte du Comité central du Parti pour s’opposer aux troubles, défendre le pouvoir d’État socialiste et sauvegarder les intérêts fondamentaux du peuple ", a souligné CCTV.

 

Dans la population, Jiang Zemin a aussi laissé l’image d’un dirigeant au caractère affable. Mais il a aussi été critiqué pour n’avoir pas réussi à régler certains problèmes liés au développement économique de la Chine, comme la corruption, les inégalités, la dégradation de l’environnement et des réformes du secteur de l’État qui ont entraîné des licenciements massifs.

L’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping l’avait appelé à la tête du Parti communiste chinois en juin 1989, impressionné par la maîtrise avec laquelle Jiang Zemin venait de mettre fin pacifiquement aux manifestations dans sa ville de Shanghai, sans verser le sang comme à Pékin.

Il aura été 13 ans à la tête du parti (1989-2002) et président durant dix ans (1993-2003).

Jiang Zemin lors du dernier Congrès du PCC en octobre dernier.

 

Selon les analystes, Jiang Zemin et son " gang de Shanghai ", la faction le soutenant, ont continué d’avoir une grande influence sur la politique chinoise longtemps après son départ du pouvoir.

Quand Jiang Zemin a officiellement été désigné en 1989 par Deng Xiaoping comme son successeur, la Chine n’en était qu’aux prémices de sa modernisation économique.

À chaque dictateur sa spécialité: à l’époque de Jiang, c’était essentiellement la répression de la secte Falungong.

 

Mais lorsqu’il a quitté ses fonctions de président en 2003, la Chine était devenue membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avait remporté l’organisation des Jeux olympiques de Pékin 2008 et était en passe de devenir une superpuissance.

Ancien maire et chef du Parti communiste à Shanghai, Jiang Zemin laisse derrière lui sa femme Wang Yeping ainsi que deux fils.

Avec AFP