Un doublé en seconde période de l’avant-centre Richarlison a permis au Brésil de s’imposer 2 à 0 après avoir longtemps buté sur une défense serbe héroïque, jeudi lors de l’entrée en lice des deux équipes dans le Mondial, à Doha.

La Seleçao prend ainsi à la différence de buts la tête du groupe G, à égalité de points avec la Suisse, victorieuse du Cameroun 1-0 en début d’après-midi. Brésiliens et Suisses seront opposés lundi (18h00 libanaises) lors de la deuxième journée. Dans le stade de Lusail où sera jouée la finale, le 18 décembre, le Brésil a d’entrée pris le jeu à son compte, avec un Neymar très actif et ne ménageant pas non plus ses courses défensives, jusqu’à son remplacement à la 80e, apparemment touché à un pied.

Une heure durant, la défense serbe et ses grands gabarits, remarquablement placés devant l’excellent gardien Vanja Milinkovic-Savic, ont pourtant mis en échec les nombreuses tentatives adverses. Car le Brésil a très nettement dominé cette rencontre (24 tirs à 4 sur l’ensemble du match selon les statistiques de la Fifa) et a largement mérité sa victoire. En première période, la formation de Tite s’est procuré trois grosses occasions de but. La première à la 27e minute, mais le géant Milinkovic-Savic est sorti victorieusement dans les pieds de Vinicius Jr, idéalement lancé par Thiago Silva, le capitaine auriverde. Puis Raphinha s’est à son tour retrouvé seul face au but serbe après un une-deux avec Paqueta, mais sa frappe trop molle du gauche a été captée par le gardien du Torino (35e).  Six minutes plus tard c’est Vinicius, alerté par Casemiro, qui a semblé bien près d’ouvrir la marque en profitant d’une erreur de Nikola Milenkovic, mais ce dernier s’est racheté en revenant contrer in extremis le tir de l’attaquant du Real Madrid (41e).

L’on se demandait alors combien de temps encore la défense serbe allait tenir face à ces vagues d’attaques jaunes et vertes. Une domination outrageuse, au point que les hommes de Dragan Stojkovic n’ont pas réussi à placer un seul tir cadré au cours des 45 premières minutes !

Superbe but de Richarlison

Le scénario se répétait dès l’entame de la seconde période et Raphinha, après avoir chipé le ballon à Nemanja Gudelj, se voyait une nouvelle fois mis en échec par Milinkovic-Savic (46e). Neymar, lui, s’est vu offrir une belle occasion avec un coup franc sifflé à distance idéale pour une faute sur lui-même, mais sa frappe a été détournée par le mur serbe (49e).

Après une frappe d’Alex Sandro sur le bas du montant droit du but adverse, le Brésil a fini par trouver l’ouverture et la délivrance par son avant-centre Richarlison, qui a envoyé dans le but un ballon repoussé dans ses pieds par Milinkovic-Savic sur une frappe de Vinicius Jr (63e) lancé par Neymar.

Obligés dès lors de se découvrir les Serbes parvenaient à se montrer dangereux notamment sur des corners mais s’exposaient aux contres brésiliens. Et sur l’un d’eux, l’attaquant de Tottenham s’offrait un doublé et libérait les siens d’un enchaînement contrôle du gauche-frappe du droit en rotation (73e). Splendide ! Le score en restait là malgré une nouvelle frappe de Gabriel Jesus sur la transversale (81e).

Le Brésil peut être rassuré par cette entrée en matière, face à un adversaire qui était déjà dans sa poule lors du Mondial 2918 en Russie. La Serbie, elle, devra montrer plus d’allant offensif si elle souhaite enfin franchir le cap des poules, après ses échecs en 2010 et 2018.

Plus tôt dans la journée, et grâce notamment à un nouveau but de Ronaldo, devenu le premier joueur à marquer lors de cinq Coupes du monde, le Portugal a repoussé (3-2) la menace brandie par le Ghana, sorti tardivement de sa réserve jeudi lors du premier match du groupe H du Mondial-2022.

Libéré par son club de Manchester United qui a résilié mardi son contrat, ému aux larmes pendant les hymnes, l’attaquant portugais a une nouvelle fois débloqué une partie verrouillée alors que le Portugal se heurtait au mur dressé par les Black Stars, avant d’être remplacé à la 88e minute avec le sentiment du devoir accompli.

L’inoxydable star portugaise de 37 ans, en ouvrant le score (65e) sur un penalty obtenu par lui-même après s’être frotté dans la surface à Mohammed Salisu, a inscrit son huitième but à ce niveau, le 118e en 192 sélections. Le quintuple Ballon d’or avait déjà marqué un but lors des éditions 2006, 2010 et 2014 et quatre en 2018.

Il dépasse notamment Pelé, buteur lors de quatre Mondiaux avec le Brésil (1958, 1962, 1966, 1970). Il pensait alors sûrement que cela suffirait à offrir la victoire, mais un rare mouvement offensif du Ghana concrétisé par l’autre capitaine Andre Ayew (73e) a remis les deux équipes à égalité (1-1).

Mais alors que la partie ressemblait depuis le coup d’envoi à une attaque-défense en faveur des Portugais, ce scénario a eu le mérite d’ouvrir la rencontre, pour le plus grand plaisir des joueurs de Paulo Bento, qui n’ont pas douté longtemps et profité des espaces naissants pour reprendre l’avantage par Joao Felix (78e) et encore plus rapidement faire le break avec Rafael Leao (80e).

Au passage, le Portugal, qui essayera lundi contre l’Uruguay de répondre aux questions soulevées par sa défense, réussit une entame idéale, ce qu’il n’avait pas réussi à faire lors des trois dernières Coupes du monde. Ce qui est toujours bon pour la confiance même si les coéquipiers de Ronaldo ont montré beaucoup de fébrilité en fin de match après avoir permis à Osman Bukari (89) de profiter de leur passivité.

De quoi donner un peu de regrets au Ghana, dont le plan de jeu rugueux qu’il s’est longtemps évertué de suivre, consistait avant tout à voir venir avec ses deux lignes défensives et neuf joueurs de champ regroupés dans leur camp.

Bien en place, cela lui a suffi pour faire déjouer son adversaire jusqu’à l’ouverture du score mais l’issue de la rencontre montre que les Black Stars pouvaient peut-être espérer mieux s’ils s’étaient décidés plus tôt à jouer.

AFP