Élie Tawk est un des trois sportifs qui vont représenter le Liban aux Jeux Olympiques de Pékin, qui débutent vendredi. Le skieur de fond participera le 8 février à l’épreuve du sprint du 1,2 km, et le 15 km le 11 février. Âgé de 19 ans seulement, Élie Tawk est champion du Liban et s’est classé deuxième dans une compétition internationale (avec des participants venus de neuf pays différents), organisée il y a quelques semaines par le Club des Cèdres.

Ici Beyrouth: Comment avez-vous commencé le ski de fond?

Élie Tawk : J’ai commencé en 2019. J’ai fait un "try-out" à Bécharré, dont le but était de dépister les athlètes avec la meilleure condition physique. De fait, j’ai été retenu, débutant ainsi à seulement 17 ans mon parcours en ski de fond, au Club des Cèdres. Bécharré est le seul endroit où on peut faire du ski de fond professionnellement au Liban. Mon sport est difficile. Il nécessite beaucoup de concentration et une bonne discipline de vie dans l’hygiène du sportif. Je m’entraîne deux à quatre heures par jour en suivant un programme minutieux.

Comment vous êtes-vous qualifiés pour les Jeux Olympiques?

J’ai été classé 54ème aux championnats du monde 2021 à l’épreuve du 10 kilomètres. Les conditions de qualifications se basaient sur le nombre de points obtenus pendant les championnats du monde. Ces points sont obtenus en fonction de l’écart avec l’athlète qui finit premier de la course. Il fallait qu’il ait moins de 300 points de différence avec le vainqueur, soit moins de 5 minutes. J’ai fini la course à 4 minutes du leader. Cette performance m’a qualifié pour les JO de Pékin. Ainsi, je vais participer à deux épreuves olympiques : le sprint du 1,2 kilomètre et le 15 kilomètres.

Quel est votre objectif sportif pour ces JO?

Mon objectif est de réussir une belle performance, en skiant avec une bonne technique et sortir de la course en étant heureux. Je serai un des plus jeunes participants aux JO dans l’épreuve du ski de fond. J’ai déjà atteint un premier objectif en étant classé mondialement et en me qualifiant pour les JO. A plus long terme, mon objectif serait de finir dans le top 50 au cours des JO de Milan en 2026. Ce que j’ai réussi en deux ou trois ans seulement de pratique de ce sport est déjà très important. J’ai la chance d’être doué pour le ski et d’être travailleur.

Qu’est ce qui doit être fait pour développer le ski de fond au Liban?

Je fais ce que je peux pour promouvoir mon sport en Liban, en donnant par exemple gratuitement des cours de ski de fond. La Fédération Libanaise est active, mais agit à la hauteur de ses moyens. Et ses moyens sont limités. (…) Si je trouve des sponsors, ce qui n’est pas évident dans la période de crise par laquelle passe le pays, je pourrai faire du Liban une nation respectée du ski de fond.